Le Togo et Bolloré : Crépuscule de la Françafrique 
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« Du pain bénit ! » s’exclame la DMK, une coalition de partis d’opposition, dans la foulée de la décision du juge Isabelle Prévost-Desprez de rejeter le plaider-coupable de Vincent Bolloré. « Les Togolais doivent saisir l’occasion pour obtenir la résiliation du contrat qui lie Bolloré Africa Logistics à l’État », déroule Ferdinand Ayité. Le patron de L’Alternative, un des rares journaux d’investigation togolais, attend la condamnation de Bolloré qui doit « déboucher sur son départ définitif du Togo ». Dans ce pays de 9 millions d’âmes, la 17e fortune française est en terrain conquis, détenant le monopole de l’exploitation de l’unique port. Aujourd’hui, la justice française lui reproche d’avoir minoré, en contrepartie de cette concession et à travers sa filière Havas International, des prestations en communication au profit de Faure Gnassingbé. « La méthode Bolloré est une chaîne de corruption généralisée dans tous les pays africains où il est présent », s’insurge le principal opposant, Agbéyomé Kodjo, qui dénonce « l’un des derniers piliers économiques de la Françafrique ». L’opposition et la société civile togolaises se mettent en ordre de bataille pour un procès qui ne devrait pas avoir lieu avant l’automne.
De Lomé à Conakry, curieuses similitudes
En 2009, à la surprise générale et sans aucun appel d’offres, Bolloré Africa Logistics, sa filiale continentale diversifiée dans le transport maritime et la logistique, obtint une concession du terminal à conteneurs du port de Lomé. Le pouvoir togolais avait dû recourir à la force pour déloger Jacques Dupuydauby, le Franco-espagnol qui, à travers son groupe Progossa, gérait jusque-là ledit terminal. Deux ans plus tard, il aura fallu encore l’intervention de l’armée guinéenne pour pousser dehors une autre entreprise française, Nécotrans, qui avait remporté un appel d’offres similaire au port de Conakry. [...]
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