S’il revient de jouer devant le pape, la vie d’Omar Harfouch ressemble surtout à une sarabande endiablée. Son destin commence à Tripoli, au Liban, et au piano, où, adolescent frappé par la foudre wagnérienne, il approche cet instrument en autodidacte et y joue d’emblée ses propres compositions. C’est à la suite d’un concours qu’il remporte, à 17 ans, que des diplomates soviétiques viennent lui proposer un visa pour Moscou, où il figure parmi les premiers étrangers non-communistes à être invités dans l’empire russe, indice du dégel entamé par l’ère Gorbatchev. Un dégel qui n’influe quand même pas sur la température ambiante surprenant le jeune Libanais sans manteau, coutumier des étés à rallonge, qui vient de débarquer pour la rentrée des classes en URSS et qui voit tous ses repères s’abolir : comme un changement de tonalité sur la portée culturelle. [...]
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