Pour tout dire, j’avais parié pour hippie. Le Marc Menant qui m’avait séduit sur CNews, dont j’aimais bien depuis longtemps la fausse désinvolture, le côté touche-à-tout, libertarien, libertin, végétarien, intéressé par les ovnis et le surnaturel ? Assurément un hippie qui aurait bien tourné. Raté. Même s’il en a l’âge, Marc Menant est passé à côté de la grande révolution des sixties. Il était ailleurs. D’ailleurs il ne boit pas, ne fume pas, refuse les drogues, pratique footing et sport quotidien et écoute Brel et Brassens.
Une seule des obsessions de ce temps l’avait marqué : l’aventure, la grande. Les voyages, l’héroïsme.Façon Jack London, Pardaillan, Rackham le Rouge, Wyatt Earp, la Bande à Bonnot, peut-être ? Non. C’est par Mermoz et les têtes brûlées de l’Aéropostale que le petit Marc Menant est fasciné. Comme eux, il rêve de dépassement mais refuse la rigueur militaire, ce qui l’éloigne d’une carrière de pilote. Comme Mermoz, il connaît mille métiers, sinon mille misères, avant d’être rattrapé sur le tard par Serge Nedjar, patron de CNews, comme son héros par Didier Daurat. Bien sûr, ce sont ses portraits historiques qui m’ont attiré : je suis de ceux qui ne ratent pas le « Face à l’info ». À côté de Zemmour, Menant y brille avec une chronique historique lyrique, brillante. Un vrai show. Menant fait ça à l’ancienne. En conteur. Sans documentaliste pour agrémenter l’affaire d’habillages, d’images, cartes et croquis. Et ça marche. On est suspendu à sa parole. Qu’il croque Beethoven en voyou punk, réhabilite Dagobert ou précise les dessous du « J’accuse » de l’Émile. [...]
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