Le sociologue Paul Yonnet (1948-2011) s’est, comme toute une génération, formé intellectuellement à travers le mouvement de mai 1968. À l’instar de certains de ses condisciples, Paul Yonnet a critiqué la doxa idéologique laissée en héritage par le joli mois de mai. Il a commis l’erreur de le faire très tôt et avec trop de lucidité, son ouvrage Voyage au cœur du malaise français (Gallimard, 1993) n’est pas un réquisitoire, mais une analyse fine, argumentée et implacable de la construction idéologique soixante-huitarde et mitterrandienne, de la mise en place d’un nouveau credo politique « dans les formes d’une idéologie de substitution à l’idéologie marxiste et aux idéologies dérivées d’elle »; un antiracisme idéologique devenu religion d’État, analyse Yonnet, corollaire de la démission des forces politiques de droite comme de gauche, soumettant les questions d’identité et d’immigration à la dictature du pathos[...]
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