Pourquoi avoir donné aux personnages des noms d’écrivains métaphysiques : Daumal, Gomez-Davila ?
Ce roman s’est avant tout présenté à moi comme un exercice de style, une expérience ludique qui s’est déroulée dans un temps très réduit : un mois durant le premier confinement. L’idée était de faire une sorte de compilation de mes états à un instant T qui était celui de cette sidération, et j’ai rempli le livre de ce que les gamers appellent des « easter eggs » (œufs de Pâques), c’est-à-dire tout un ensemble de références plus ou moins cachées à tout ce que j’aime, de la philosophie antique à la pop culture en passant par l’ésotérisme.
En quoi ce moment du confinement a-t-il pu représenter une situation si inspirante ?
J’étais personnellement ravi de ce confinement : en tant qu’artiste, que dilettante, je me trouvais justifié dans mon oisiveté, vu que la France entière était condamnée à l’être ! Cependant, dès qu’on allumait la télévision, les médias divulguaient au contraire une vision cauchemardesque. J’ai donc eu l’impression que la pandémie avait comme fragmenté le réel. C’est ce que j’ai voulu développer dans ce roman, autour d’une histoire d’amour, pour obtenir un roman d’amour surréaliste.
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On a l’impression que dans cette anticipation un peu paranoïaque, seule une contre-conspiration de personnes réunies autour de vieux livres se trouve en mesure de proposer une alternative libératrice.
Oui, c’est la résistance de la métaphysique au monde technique, parce que la métaphysique rappelle cet agencement parfait du cosmos dont rêvaient les Grecs, une vision qui résiste à la décomposition de réel par la technique. [...]
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