C’est entendu, Edgar Morin est un grand penseur, le plus grand peut-être des penseurs français depuis Bergson, celui qui mérite toute notre attention et dont la parole rare et subtile vaut qu’on s’y attarde. Un phare de la conscience indiquant le chemin à suivre au sein d’un siècle tumultueux. Qui plus est, son humilité légendaire lui a longtemps interdit de se livrer à cœur ouvert pour dérouler les méandres compliqués d’une pensée aussi exigeante avec elle-même qu’elle requiert des lecteurs sagaces, prêts à remettre en cause leurs préjugés.
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En fait, c’est plutôt l’inverse. Edgar Morin enfonce les portes ouvertes, énonce les truismes et se vante, toute honte bue, de telle façon qu’on pourrait presque, à la façon dont l’image de Chuck Norris a été détournée sur internet pour en faire, à des fins drolatiques, une espèce de surhomme burlesque, imaginer des « Edgar Morin facts ». [...]
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