La légende de l’art contemporain s’expose au Musée de la Chasse et de la Nature. Un art conceptuel qui n’en est pas moins avant tout sensible, comme nous le rappelle notre reporter, enthousiaste mais sans complaisance pour les travers du milieu.
La demeure du sieur des Brosses – de l’éternité française ! – investie par l’artiste Sophie Calle, escortée de son invitée Serena Carone, c’est le lustre des siècles pris dans l’ébullition d’une légende de l’art contemporain : un véritable événement. Le musée ouvre à 11 heures. À peine une poignée de visiteurs patiente devant l’immense porte cochère. On se jette des coups d’œil de disciples. Entre ces premiers aficionados du matin, l’air semble érotisé par l’imminence du contact avec les productions de Sophie Calle. L’une des caractéristiques de l’art conceptuel est sans doute l’impuissance qu’il engendre à élaborer un discours critique conséquent. L’émotion, indiscutable, frappe l’amateur mais les mots pour la traduire se font balbutiants – voire pousse-au-crime lorsqu’ils prennent la tournure des critiques emphatiques et d’un structuralisme contrefait. On lit très souvent sous ces plumes théoriques et inconsistantes qu’« une œuvre se donne à voir », qu’elle est « inclassable », que son auteur est « insaisissable » (...)
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