Avec un peu de recul, peut-on savoir pourquoi Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale ?
Une décision visant à remettre en jeu sa légitimité politique est lourde. Le Président Macron saurait-il lui-même réellement bien faire la part des choses ? L’observateur et analyste doit se déprendre de la tentation de projeter ses visions, souhaits, reconstructions et post-rationalisation au regard de ce qui advenu après. Dans notre culture, tant politique, on prête toujours un grand machiavélisme aux princes alors qu’il faut faire sa part à l’impulsion et à l’instinct. De telles décisions cristallisent des dimensions psychologiques immédiates mais aussi des contraintes tactiques et anticipations politiques. Cette dissolution, comme celle de 1995 par le président Chirac, dont j’ai pu suivre en première ligne les méandres tels que relatés dans Histoire secrète de la dissolution, repose sur un quiproquo initial. Le président en « redonnant la parole au peuple » lui demande de sortir de ses contradictions. Au contraire, le peuple attend du monarque républicain qu’il (...)
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