A l’heure de la transition démographique, entre dépeuplement et contrôle des naissances, les chrétiens marchent sur un fil.
La question de la démographie est bien délicate dans le contexte chrétien. Surtout aujourd’hui. Il y a même un dilemme catholique entre l’idée coutumière de la liberté de la famille et l’idée générale de limite, qui revient en force. Le fait est tout simple et largement arithmétique : si la liberté de la famille inclut la libre détermination du nombre d’enfants qu’elle engendre, et que de fait ces familles optaient pour un nombre dépassant le seuil de renouvellement, la population croîtrait indéfiniment. Se poserait alors un problème de limite. En un sens Malthus l’avait vu, mais il considérait que la limite serait celle de la nourriture. L’expérience l’a démenti – au moins pour l’heure. Cependant, de nouvelles limites apparaissent telles la pollution et l’empreinte humaine sur la nature. On peut en débattre, mais il existe à coup sûr au moins une limite ultime, celle de l’espace physique. Si en effet la population humaine croissait indéfiniment, jusqu’à des dizaines ou centaines de milliards d’hommes par exemple, la Terre deviendrait invivable, quand bien même on parviendrait à nourrir tout ce beau monde. Cas extrême dira-t-on ? Certes, mais qui prouve quelque chose : il faut s’arrêter quelque part. Dit autrement, au moins dans un cas, arrivera un moment où l’on ne pourra plus laisser les gens proliférer à leur guise…
La grande encyclique des limites, Laudato Si´, qui développe avec force cette notion aussi du point de vue écologique, élude tranquillement la question. Elle réaffirme (...)
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