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Il ne fait pas bon appartenir à un parti politique historique, comme l’a à nouveau démontré le premier tour des élections territoriales corses. Socialistes, Républicains et frontistes affrontent des temps agités, rejetés par un corps électoral lassé par trente ans d’un spectacle aussi vain que stérile. « Pour que tout reste comme avant, il faut que rien ne change », dit Tancredi dans Le Guépard. Un conseil de moins en moins suivi par des populations européennes désireuses de changements profonds, correspondant aux bouleversements anthropologiques du temps.
Le triomphe Corse
Le premier tour des toutes premières élections territoriales de la collectivité unique de Corse a rendu son verdict. Balayés, les partis classiques ont été littéralement avalés par les listes autonomistes et indépendantistes, dirigées par Gilles Simeoni (Pé a Corsica) et par Paul-Félix Benedetti (Rinnovu). Ensemble, Pé a Corsica et Rinnovu atteignent un total de 52,4 % des suffrages exprimés, dont 45,36 % pour l’actuel Président du Conseil exécutif de Corse qui double son score de 2015. Un triomphe en forme de plébiscite. Un triomphe inattendu qui conforte les « nationalistes » de l’Île de beauté, récompensés pour une gestion à l’évidence satisfaisante aux yeux des Corses. Peut-on pour autant en conclure que Pascal Paoli a obtenu sa vengeance posthume sur Napoléon Bonaparte ? Non. Du moins, pas encore. L’enjeu était d’abord local, signifiant le rejet des partis politiques traditionnels, mais aussi des clans qui les dirigent sur l’île. Rien n’indique, pour l’heure, qu’un référendum d’autonomie serait victorieux. Comme l’indique Jérôme Fourquet, « les nationalistes ont accompli en Corse ce qu’En Marche ! a fait sur le continent : un dégagisme politique déboulonnant les vieilles forces en présence ». Mais les signaux envoyés par le corps électoral corse doivent être examinés avec attention, pris en compte. A fortiori dans la perspective du référendum décisif qui sera organisé en Nouvelle-Calédonie en 2018.
Jérusalem, capitale de l’État d’Israël ?
Les États-Unis envisagent de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël. Evoquant une « ligne rouge pour les musulmans », le Président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que cette décision pourrait entrainer une rupture des relations entre la nation ottomane et l’État juif. L’hypothèse évoquée par la Maison-Blanche s’inscrit dans le cadre d’une politique étrangère renouvelée vis-à-vis du Moyen-Orient, illustrée récemment par le retrait américain de l’Unesco, décision justifiée par la nouvelle ambassadrice américaine des États-Unis à l’ONU : « Les contribuables américains ne sont pas obligés de payer pour des politiques hostiles à nos valeurs et qui se moquent de la justice et du bon sens ». Des propos corroborés par le département d’État, estimant que ce retrait très médiatisé reflétait « les inquiétudes des États-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’UNESCO, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation ». En 2011, sous la présidence Obama, les États-Unis avaient suspendu le versement de leur contribution à l’Unesco, suite à la reconnaissance de la Palestine comme État membre de l’organisation (notons qu’une loi du Congrès interdit le financement de toute entité des Nations unies comprenant en son sein la Palestine). Les États-Unis, regrettant l’influence de la Ligue arabe et l’Union africaine sur l’Unesco, ont aussi dénoncé le classement en juillet 2017 de la vieille ville d’Hébron, comme étant un « site palestinien d’une valeur exceptionnelle ». Des tensions manifestement appelées à s’intensifier dans les années à venir.
Une présidence digne de South Park
États-Unis, toujours. La présidence de Donald Trump ressemble parfois à un épisode de South Park. Les commentaires hystériques qu’elle suscite, pareillement. Que l’ancien présentateur de télé-réalité aille au Mac Donald, et le Huff Post s’empressera de publier un article étudiant l’apport calorique de son déjeuner. Ce qui séduisait chez Obama, grand amateur de la chaîne de hamburgers Five Guys, déplait chez Donald Trump. Idem quand son épouse prend en charge les décorations de Noël de la Maison Blanche. Certes, l’ensemble est assez kitsch. Mais quelle importance ? Et quelle hypocrisie, tant ses prédécesseurs s’adonnaient goulûment à ce cérémonial médiatique typiquement américain. Il est vrai que Donald Trump a le don pour s’attirer des ennuis, relayant des tweets de Jayda Fransen (activiste britannique, membre de Britain First, parti issu d’une scission du British National Party) constituant partiellement des « fake news » (deux vidéos étaient décontextualisées), ou se trouvant au centre d’un imbroglio judiciaire incompréhensible autour d’une éventuelle collusion avec la Russie, durant la campagne électorale. Reste qu’il est le Président en exercice et qu’il serait temps de s’y faire. Qui peut dire, d’ailleurs, qu’il ne sera pas réélu ? Pour le déboulonner, les Démocrates devront trouver la perle rare, soit un Objet Politique Non Identifié capable de jouer sur le propre terrain de Donald Trump, soit un démocrate du Sud possédant un fort ancrage populaire. Tout candidat de l’establishment, gardien du camp de la mort de la tolérance dans l’esprit d’un Trudeau, sera battu.
Barack Obama réunit le tout-Paris
Invité par « Les Napoléons » à Paris, Barack Obama a réuni le tout-Paris, de l’humoriste estampillé CCIF Yassine Belattar en passant par le gratin des anciens ministres de François Hollande. Il fallait débourser plusieurs milliers d’euros pour avoir le privilège d’écouter le super gentil de la vie politique mondiale. La conférence de ces Napoléons, qui portent bien mal leur nom, était animée par Stéphane Richard, patron d’Orange.
Emmanuel Macron au Burkina-Faso
En visite au Burkina-Faso, Emmanuel Macron a été traversé par quelques éclairs de lucidité, malheureusement tempérés par de mauvaises intuitions sur la politique de la France en Afrique ou le legs colonial, qualifié de « crime » quand il suffisait de reconnaître que le processus de la colonisation avait généré des crimes, sans qu’il soit constitutif d’un crime dans son ensemble. Face à un jeune étudiant burkinabé épris de feu Thomas Sankara, le Président a ainsi déclaré : « Qui sont les trafiquants ? Ce sont des Africains mon ami ! Et nous les combattons avec vigueur ! Arrêtez de dire que le problème c’est l’autre ! Présentez-moi un passeur belge, français, allemand ou que sais-je encore, en Libye ! Vous n’en trouverez pas ! » Emmanuel Macron a aussi pointé du doigt les principaux maux qui affligent actuellement l’Afrique : d’une croissance beaucoup trop faible pour soutenir une démographie exponentielle, particulièrement au Sahel, aux déficits institutionnels d’un continent dominé par une gérontocratie toute puissante. Encore un effort et il ressemblera à Viktor Orban. Malheureusement, les discours martiaux ne sont pas suivis d’effets.
Jean-Luc Mélenchon est en roue libre
Dépassé par l’aile gaucho-diversitaire qui sévit au sein de La France Insoumise, agacé par l’échec de la mobilisation sociale en septembre, ce vieux routier de la politique se montre de plus en plus agressif, de plus en plus outrancier, de plus en plus confus et brouillon. Lors de L’Émission Politique de France 2, il a eu de grandes difficultés pour maintenir une cohérence doctrinale, témoignant des contradictions internes de sa formation.
Une féministe spécialiste des questions de genre dénonce
Il faut lire l’excellent entretien de Laura Kipnis (professeur de cinéma de l’université de Northwestern à Chicago) dans Libération. « Féministe et spécialiste des questions de genre et de sexualité », Laura Kipnis s’inquiète pourtant de la pudibonderie excessive de ses étudiants, néo-puritains et apprentis censeurs. Dans son livre Unwanted Chart, elle dénonce le climat moralisateur, l’autocensure des apprentis cinéastes étatsunien, qui s’exercent au détriment de l’art, de la complexité des relations humaines et du monde : « En tant que professeure de cinéma, mon inquiétude est que, plus on se concentrera sur les problèmes de représentation dans les œuvres, plus elles risqueront d’être didactiques, et donc moins intéressantes. Je préférerai toujours regarder un film dont le protagoniste est imparfait, voire odieux ou criminel, que des contes moraux dont la seule raison d’exister est de guérir la société. Ce moment que nous vivons aura des effets sur la culture, c’est inévitable. On va sans doute produire des images plus « correctes », des histoires plus « progressistes » et simplistes. De plus en plus, on va produire des films qui représentent de manière plus juste et complète la diversité de nos sociétés, et c’est très positif. Mais, par pitié, ne faisons pas des représentants des minorités des figures héroïques par défaut ! » Ces œuvres qui décrivent le monde tel que la minorité « progressiste » voudrait qu’il soit, bien plus que qu’il n’est en réalité, participent d’un totalitarisme postmoderne pernicieux, soft et invisible pour qui n’a pas la culture ou la distance critique nécessaires.
Jean d’Ormesson est passé de l’autre côté
Une belle plume au service d’un discours qui n’aura finalement pas vraiment marqué son époque. Espérons que les hommages divers qui lui seront rendus, légitimes pour cet Immortel, soient aussi l’occasion de rappeler que nos anciens moins fortunés, moins fameux, sont oubliés dans des mouroirs sans que quiconque s’en émeuve. Honorer les grands-pères symboliques de tous les Français ? Soit, c’est l’honneur d’un pays d’histoire tel que le nôtre. Mais ne délaissez pas vos propres parents, vos grands-parents, ou même vos voisins devant lesquels vous passez sans même esquisser un salut.
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