Un jeune gay à moitié espagnol retrouve en Argentine un ami d’enfance qui lui propose de simuler avec lui un couple homo afin de susciter de la jalousie chez son ex pour la reconquérir. Dixième long-métrage de Marco Berger (quatre seulement ont été distribués en France, dont le dernier, le splendide Colocataire, malheureusement en plein COVID), Les Amants astronautes sera probablement l’occasion d’un malentendu puisque le film semble ressortir du genre comédie romantique. S’il présente les invariants du cinéma de Berger – le huis clos dans une maison de vacances, les sexualités divergentes de deux possibles amants – un élément nouveau perturbe ce qui semblait une recette établie, la parole qui se déploie avec une agressivité inédite jusqu’à la logorrhée. Il n’est pas question ici de séduction mais pratiquement d’annexion, et les deux personnages principaux – l’hétéro qui attaque et l’homo qui se défend – sont pris dans un combat où ne pourra triompher qu’un et un seul. La redondance des obscénités – assez clairement inspirée des premiers Almodóvar – apparaît d’autant plus gênante que Berger resserre rapidement l’intrigue sur le prétendu couple. […]
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