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Le phénomène « balance ton porc » est maintenant un beau bébé grassouillet âgé de quatre mois. Au commencement, une histoire d’une banalité confondante, vieille comme le monde, opposant des hommes qui réussissent pour coucher, à des femmes qui couchent pour réussir.
Rien de nouveau sous le soleil californien, à cette nuance près que le producteur Harvey Weinstein aurait agressé sexuellement des femmes qui n’étaient pas consentantes, ou qui ne l’étaient qu’à moitié. Un fait divers parmi tant d’autres du même genre, de la matière à téléfilms et à témoignages de vedettes oubliées dans les talk-shows d’Ellen DeGeneres ou d’Oprah Winfray. Mais non, mondialisation des indignations aidant, il a fallu faire de Weinstein un modèle d’homme, un cas exemplaire de la domination masculine, comme si Thomas le boucher passait son temps à sauter sur des apprentis mannequins dans le RER B, ou que Roger de la compta planifiait plusieurs mois à l’avance ses séances de frottement contre des actrices de série B dans les files d’attente de la poste.
Et voilà que les sociologues de la Fac de Nanterre font des parallèles entre les joggeuses disparues et le machisme, entre Patrice Alègre et Patrick Sébastien, organisant des séances de spiritisme à l’heure du dîner sur Canal + et BFM TV. Sale temps pour les porcs misogynes quand les brebis misandres menacent de leur couper la queue. L’époque atterrit, découvrant que le masculin peut faire preuve de violence, qu’au cours de son histoire il a tué, blessé et infantilisé des femmes partout dans le monde, qu’il a sous d’autres latitudes forcé des femmes à porter un voile pour les soustraire à la vue des hommes, encore eux, libidineux et prédateurs. L’homme est un mammifère, un gorille primitif descendu de l’arbre, tentant désespérément de maîtriser ses pulsions dans une jungle urbaine de tentations, de publicités Aubade et de boîtes nuit remplies d’accortes jeunes femmes. Quelle découverte majeure ! Merci à Caroline de Haas et ses amies de nous instruire sur ces sujets dont nous ignorions l’existence.
Il fallait bien trouver un vaccin contre ces folles hormones mâles. Une castration médiatique en bonne et due forme, à défaut de camisole chimique ou de ciseaux bien taillés. Alors que l’on croyait les femmes égales aux hommes, c’est du moins ce qu’on nous serine depuis des décennies, elles sont redevenues de faibles et innocentes créatures incapables de se défendre, pas même de dire non à un Weinstein, un Woody Allen ou un Dominique Strauss-Kahn, par peur de voir une carrière d’intrigante finie avant d’avoir débutée. Au sabbat des sorcières d’antan se substitue la ronde des fées. La femme, ce bon sauvage de Rousseau, cet être évanescent que la bave du crapaud masculin ne parvient pas à salir. Quatre mois d’émissions de télévision, de débats radiophoniques, de gros titres dans la presse à scandales, d’acteurs cloués au pilori, et, surtout, ce soupçon qui se répand comme une traînée de poudre, cette odeur de soufre qui accompagne « les porcs et leurs allié-e-s ».
Il serait temps de passer à autre chose, d’arrêter de donner une couverture médiatique inouïe à des misandres hystériques neuneus
Il ne viendra à personne l’idée de nier les difficultés que peuvent rencontrer les femmes en 2018. Elles sont, à l’évidence, des cibles privilégiées de la libération des forces primitives, du chaos violent des sociétés plurielles et de l’imprégnation de pans entiers du territoire à la morale étouffante, sinon archaïque, de l’islam. Cela est vrai. Semblablement, il n’est qu’à constater que les femmes, si elles subissent la loi du monde moderne, se sont aussi largement émancipées. 2018 n’est tout de même pas 1918À tel point qu’elles font de l’ombre aux hommes dans quantité de métiers qui leur semblent désormais domaines réservés. Combien d’enseignants de sexe masculin ? De magistrats ? De médecins dans les dernières promotions ? Faisons l’économie de ces débats inutiles. L’école est une machine à broyer les garçons depuis la fin des années 1990 ? Tant mieux !
Une outrance n’arrivant jamais seule en terre d’hystérie, il a fallu que des femmes se dressent contre les misandres qui ont pignon sur rue. De bonne foi, une centaine de pétitionnaires ont diffusé un texte pour s’opposer à « la campagne de délations » née des suites des révélations des agissements d’Harvey Weinstein, l’affaire de ce début de XXIème siècle qui est un genre de compilation des meilleurs moments du dessin animé South Park. Oui, on ne peut que souscrire au cri du cœur de Catherine Deneuve et de ses amies, pour qui « Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste ». Qui dira le contraire ? Assimiler des comportements courants à des crimes serait rendre un bien mauvais service aux véritables victimes.
Problème, certaines d’entre elles n’ont pas su se maîtriser, à l’image de Catherine Millet qui a déclaré qu’elle aurait aimé être victime d’un viol, afin de prouver « qu’il est possible de s’en remettre ». Certainement narcissique, Millet imagine ses fantasmes de viol comparables à de véritables viols… Une brutalité à laquelle elle nous avait habitués, particulièrement déplacée dans un tel contexte. Il serait temps de passer à autre chose, d’arrêter de donner une couverture médiatique inouïe à des misandres hystériques neuneus qui ne représentent quasiment personne, ou à des nymphomanes frappadingues ; Il est temps de laisser les Français et les Occidentaux tranquilles. Car, misandres et misogynes obsessionnels auraient tendance à nous rendre misanthropes.
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