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Frère Éric Salobir : « Les vrais débats du moment sont sous-évalués par l’opinion publique »

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Publié le

20 février 2018

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salobir
La science a toujours été l’affaire de l’Église, n’en déplaise à la vulgate – ne serait-ce que pour y mettre un peu de morale et d’humanité. Le frère Salobir, op, ne déroge pas à la tradition: digne fils de saint Thomas, son réseau OPTIC remet un peu de raison dans la rationalité folle du temps. Comment le réseau OPTIC est-il né, et des religieux catholiques sont-ils fondés à s’emparer de la question des « technologies de rupture » ? OPTIC est né d’un souci de l’Église de mieux connaître ces technologies de rupture. L’idée a germé au sein de l’ordre Dominicain, d’un dialogue entre le Maître de l’Ordre et moimême, en lien avec le Saint-Siège. Nous sommes en contact avec les dicastères romains, mais sommes une initiative indé- pendante, ce qui nous permet de fonctionner comme une start-up. Rome est très conscient du sujet, et s’y intéresse considérablement. Nous voulons aider et servir à la fois la catholicité et la liberté humaine. Quelle est votre spécificité et y a-t-il des équivalents dans le monde ? Notre démarche a une double spécificité : tout d’abord, toujours placer l’humain au centre des développements technologiques, non pas comme un utilisateur, un client, un actionnaire ou un citoyen, mais en tant qu’humain, qui est tout cela à la fois et bien plus encore. Pour ce faire, et c’est notre deuxième spécificité, nous initions un dialogue entre les le monde de la technologie et des affaires, et les chercheurs en sciences humaines : philosophes, théologiens, anthropologues ou sociologues posent ainsi aux acteurs des nouvelles technologies des questions inédites. Nous essayons ainsi de proposer une approche plus large que celle qui prévaut parfois, fondée sur des normes ou des critères techniques. En ce sens-là, nous sommes originaux, je crois. Qu’y a-t-il à craindre parmi ces technologies nouvelles ? La peur est mauvaise conseillère. Il nous faut donc, avant tout, éviter de fonder notre approche sur la crainte de la nouveauté, qui est naturelle, mais doit être dépassée. Ces technologies sont, en effet, porteuses d’immenses (...)
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