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La loi Collomb est très insuffisante

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Publié le

30 avril 2018

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Deuxième partie de la semaine politique de L’Incorrect

 

Des mois que votre ami vous fait miroiter une rencontre avec une de ses amies. « Tu vas voir, elle est faite pour toi. Primo, c’est un canon, tout à fait ton genre. Deuxio, elle est brillante et très drôle », vous dit-il pour vous convaincre de le rejoindre à cette soirée à laquelle vous ne voulez pas vous rendre. Et paf, une fois arrivé sur place, vous découvrez que l’amie en question s’appelle Caroline de Haas. Décevant n’est-ce-pas ? C’est un peu la même histoire pour la Loi Asile et Immigration portée par Gérard Collomb. Le résultat n’est pas du tout à la hauteur des promesses et des discours droitiers du ministre.

 

Pourtant, tous les indicateurs étaient au vert. Nos boussoles qui indiquent le Sud indiquaient bien le Sud, fustigeant un texte « inhumain », dangereux. Dans une tribune publiée sur Le Monde, les vieux soixante-huitards sur le retour, Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil en tête, écrivaient : « En France, la loi sur l’asile et l’immigration, que le ministre français de l’Intérieur présente au Parlement français, n’apporte pas de réponse à cette urgence, pas plus que ce qu’annonce son homologue allemand. Ce n’est pas de ce tandem qui joue sur les peurs que nous attendons quelque chose de bon, ni pour nos deux pays, ni pour l’Europe ». De leur côté, les associations qui ont pignon sur rue, à l’image de France Terre d’Asile (de fous), manifestaient bruyamment leur mécontentement. Emmanuel Macron allait-il doter la France de l’arsenal législatif nécessaire pour faire face à l’immigration de masse ? La réponse est maintenant connue : non.

Les amendements soutenus et votés par les députés macroniens dévoilent un tropisme sans-frontiériste naïf, sinon inconséquent en pareil moment historique, où l’immigration massive menace l’existence même de nos sociétés, leur pérennité

La Loi Asile et Immigration de Gérard Collomb est un coup d’épée dans l’eau. Le chantage de la gauche droit-de-l’hommiste, aussi puissante médiatiquement que minoritaire dans la population, les sondages relatifs à l’immigration montrant un consensus national sur le fait qu’il faille mettre rapidement un terme au phénomène, aura donc fonctionné. À cela, une explication : la composition de la majorité présidentielle. Parmi les députés de La République En Marche, de nombreux anciens sympathisants du Parti socialiste et des Verts, qui ont ferraillé pendant des mois pour vider la loi de sa substance. Car, si le volet législatif de lutte contre l’immigration irrégulière est toujours présent dans le texte adopté par l’Assemblée nationale après 61 heures de débats et l’examen de 999 amendements, la loi comprend aussi de nombreuses mesures visant à « sécuriser le droit au séjour » des étrangers en situation irrégulière, ou plus précisément leur faciliter l’installation sur le territoire, et ne prévoit rien pour réduire l’immigration légale.

 

Les amendements soutenus et votés par les députés macroniens dévoilent un tropisme sans-frontiériste naïf, sinon inconséquent en pareil moment historique, où l’immigration massive menace l’existence même de nos sociétés, leur pérennité, comme nous l’avions démontré dans un long format. Ainsi, les marcheurs ont obtenu que l’ouverture du marché du travail aux demandeurs d’asile se fasse au terme d’une période de 6 mois, contre 9 mois auparavant. De la même manière, le « délit de solidarité », expression de novlangue qualifiant l’aide à l’entrée et au séjour illégal sur le territoire français, a été quasiment supprimé. Tant d’amendements votés avec l’aide des parlementaires de la gauche, socialistes et insoumis inclus. Une liste qui ne s’arrête pas là, intégrant des dispositions qui devraient faire bondir de joie les immigrationnistes les plus forcenés.

Philosophiquement, l’amendement le plus dangereux est bien celui prévoyant l’extension de la « réunification familiale » aux frères et sœurs de « mineurs », à considérer que ces derniers le soient vraiment…

En dehors de quelques mesures techniques pragmatiques qui faciliteront le traitement des demandes d’asile et l’expulsion de certains déboutés, la Loi Asile et Immigration sera peut-être la pompe aspirante à immigration la plus puissante de notre histoire, ce qui n’est pas peu dire. Que signifie d’ailleurs, maintenant, la liste des pays dits « sûrs » ? Ne seront plus considérés comme sûrs les pays « persécutant les homosexuels », soit l’ultra majorité des pays d’origine des clandestins. C’est terrible, mais chaque exception constitue un nouvel appel d’air, une nouvelle faille juridique dans laquelle s’engouffreront les migrants, qui usent déjà de nombreux stratagèmes pour s’installer en Europe (faux papiers, fausses persécutions, etc). Philosophiquement, l’amendement le plus dangereux est bien celui prévoyant l’extension de la « réunification familiale » aux frères et sœurs de « mineurs », à considérer que ces derniers le soient vraiment… Tout mineur ayant bénéficié du statut de réfugié ou de la protection subsidiaire pourra ainsi faire venir ses parents et ses frères et sœurs. En 2016, la réunification familiale avait bénéficié à 4319 personnes. Des chiffres qui augmenteront de manière exponentielle à l’avenir.

 

Rien de ce qui aurait dû être fait n’a été fait. L’occasion de rompre avec quarante ans de laxisme migratoire n’a pas été saisie. La Loi Asile et Immigration n’aura strictement aucune incidence sur le changement de population que subit la France. Il fallait décourager les candidats en mettant en place une politique « à l’australienne ». Emmanuel Macron a décidément tout pris à Tancredi  Falconeri, l’un des personnages principaux du Guépard qui dit : « Si nous voulons que rien ne change, il faut d’abord que tout change ». Il a pu faire parfois douter, moi le premier en septembre, avant de me raviser, tant il communique habilement, tant il semble plein de bonnes intentions, de bonnes volontés, tel un jeune Napoléon III prêt à redresser la France, à lui redonner sa grandeur perdue. Oui, Emmanuel Macron a de l’énergie. Mais il ne l’emploie pas à résoudre les crises existentielles que la France traverse.

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