Les frères Vital-Durand, Raphaël et David, viennent de réaliser un premier film séduisant et virtuose : Et mon cœur transparent qui sort Mercredi. Et s’il y avait, en France, une voie hors du réalisme et de la comédie sociale ? Rencontre.
Comment avez-vous eu l’idée d’adapter le roman de Véronique Ovaldé ? C’était une rencontre particulière avec ce roman, ou avant tout la volonté d’adapter une œuvre contemporaine ?
Raphaël Vital-Durand: Les deux. Pour un premier film, on avait envie de s’appuyer sur un texte et des personnages existants, et que ce soit contemporain, que ça touche le monde d’aujourd’hui et que ça le touche d’une manière brute. Le fait que l’univers de Véronique Ovaldé soit un peu surréaliste est aussi quelque chose qui nous a beaucoup plu. C’est la même histoire que le livre, mais traitée un peu différemment, les durées, les univers mentaux n’étant pas les mêmes en littérature et en cinéma.
David Vital-Durand : Le roman se passait sous la neige et nous l’avons transposé au soleil.
Votre carrière de réalisateurs de publicité a-t-elle influencé votre cinéma et contribué à le rendre particulièrement dynamique et esthétisant, ou s’agit-il de deux démarches très différentes ?
R.V-D.: On a démarré avec des petits court-métrages qui nous ont permis de faire une soixantaine de clips et puis de la publicité. Pour nous, il s’agissait d’un laboratoire : raconter une histoire en trente secondes, ou en quelques minutes, ça permet de condenser les choses et d’essayer de nombreuses techniques. Parallèlement, on a aussi réalisé des documentaires et des courts-métrages. Mais nous avions aussi ce rêve de cinéma, un métier très difficile. Pour mettre en scène ce roman, il nous fallait une forme d’esthétisme, parce que dans la tête de cet homme, Lancelot, qui s’éveille à la vie, les choses oscillent toujours entre fantasme et réalité. On voulait quelque chose d’assez onirique qui, tout doucement, nous ramène à la réalité, jusqu’au dernier plan, quand il s’engage. Nous aimons la poésie, même dans le suspense.
La musique est très présente, elle contribue à un effet de décalage contemplatif, alors même qu’on déroule la trame d’un polar justement: c’est un contraste étonnant…
D.V-D: Oui, c’est un film d’ambiance aussi bien visuellement que musicalement, mais même en ce qui concerne les sons, on a tout poussé un petit peu en vue de créer cette dimension onirique.
R.V-D.: Dès que Julien Boisselier a accepté le rôle, la première phrase qu’on lui a dite par rapport à ce film pour lui expliquer l’ambiance dans laquelle il devait jouer, c’était (….)
A découvrir dans le nouveau numéro de L’Incorrect et en ligne pour les abonnés
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !