2023 n’est plus. Le coup d’œil dans le rétroviseur, si tant est que Matéo vous en ait laissé un qui ne soit pas trop brinquebalant, ne peut que nous attrister. Nous laissons derrière nous les petits anges partis trop tôt, l’alerte enlèvement des roupettes de Darmanin, les synodes sur la synodalité, les records du monde de lancer de mortier de Kevin, Gainsbourg et son citron, les jésuiteries de François, les Jean Moulin du Hamas, les Roméo et Juliette version machette, l’hagiographie cinoche d’Adama Traoré et sa fourchette, le business florissant de la schnouf et l’attaque des hyènes contre Gérard Depardieu. Réjouissez-vous bande de nazis, dans six ans, les années trente feront leur retour. Enfin! Le théâtre antifasciste va rouvrir ses portes. Pas la petite saynète entrevue lors des débats sur la loi immigration mais les grandes planches avec Arlequin et Scapin. Une palanquée de migrants bosse matin, midi et soir, mais surtout le soir, pour vous préparer une cérémonie jamais vue. Celle des Jeux olympiques à Paris n’en sera que la deuxième répétition après la finale de la Ligue des champions au Stade de France. Tout est secret, mais Hidalgo nous promet du lourd. Pour faire place nette, l’Esmeralda des surmulots nous a viré les clochards et les bouquinistes. Pour les rats faudra encore attendre, Aymeric Caron s’est installé place Vendôme dans une tapette géante pour montrer son désaccord, pendant que Jean-Luc Romero recueille les signatures des touristes nippons, chargés comme des rois mages Vuitton, pour seringuer les cancéreux.
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Alors pour cette nouvelle année, chers lecteurs, je ne vous souhaite qu’une chose: enfin devenir de gauche! Juste une fois. De gauche comme Pablo Pillaud-Vivien qui ne quitte jamais ses indignations de drama queen et son raisonnement de bulot. De gauche comme ces starlettes qui convoquent les heures sombres dès qu’on cause « préférence nationale », ce poison ignoble sans qui pourtant ils ne pourraient plus pétitionner. De gauche comme Mathilde Panot et David Guiraud qui attrapent des hémorroïdes dès qu’un drapeau français leur effleure la moustache mais qui empoignent le drapeau palestinien avec la vigueur d’un puceau. De gauche comme Rima Adbul Malak (la ministre de la Culture pour ceux qui demandent) qui annonce sa démission avant de se rappeler que l’honneur n’est qu’une option. De gauche comme Michel Onfray qui croit avec la certitude des ignares que Jésus n’a pas existé. Mais aussi de gauche comme la cohorte de vampires qui attaque Depardieu oubliant la possibilité qu’il soit peut-être innocent, de gauche aussi comme ceux qui se taisent. Enfin de gauche comme tous ces petits marquis narcissiques, minoritaires comme des preneurs d’otages, qui voient l’ombre de Bolloré derrière chaque crèche, un complot accroché au croupion des sondeurs et la peste embusquée sous chaque lettre du mot patrie. Car le peuple, l’Histoire, la nation, ils lui crachent à la gueule. Eux, ils sont au-dessus. La France n’est que leur catin défigurée par deux mille ans de labeur.
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Je vous souhaite d’être de gauche pour renifler leur petitesse. Je vous souhaite d’être de gauche pour vous apercevoir qu’ils n’ont de couronnes que celles qui coiffent les têtes des nabots. Je vous souhaite d’être de gauche, juste une fois, pour contempler leurs pauvres âmes de sales gosses déjà ringards et sans saveur qui n’existent que par la grâce d’un magistère moral volé et les trahisons des autres. Leur règne touche à sa fin et comme des bêtes blessées, leurs ultimes sursauts seront violents. Alors ne lâchez rien. « L’espérance se conquiert » écrivait Bernanos. « On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts et d’une longue patience. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. » Alors chers lecteurs, pour cette année nous n’avons qu’un seul vœu : une nouvelle aurore.