L’Europe de Brussel. Parce qu’il y a une autre Europe que celle des technocrates, Samuel Brussell nous présente chaque mois l’un des écrivains qui en perpétuent le génie.
Il est des livres qui créent une rencontre magique : il suffit de les laisser parler, de cueillir une à une les répliques et la créature sort vivante de la glaise. Le livre de Rita Cirio sur Fellini est de ceux-là. Les 256 pages de cet album de conversations donnent toute la dimension du poète-cinéaste, du maestro romain, venu de Rimini, qui déclarait à son ami l’acteur Sordi, quand tous deux mouraient de faim et rêvaient de faire du cinéma : « Un jour, Alberto, tu verras, je serai le plus grand cinéaste au monde ».
Il ne mit pas longtemps à le devenir. Fellini est une source d’inspiration pour tout amoureux de la littérature. Rita Cirio fait parler le phénoménal raconteur d’histoires sur tous les sujets. L’inamovible patron de la Démocratie-Chrétienne lui-même, Giulio Andreotti, fait une brève apparition dans ces pages : « Ne pas faire confiance est un péché, dit le grand cynique de la politique italienne, mais on y prend goût. »
La sublime Anna Magnani, symbole de Rome, fixant effrontément la caméra dans le film Fellini Roma, dira elle aussi : « Je n’ai pas confiance, Federì… » Tout le cinéma de Fellini est une immense conversation, où la même histoire, inépuisable, l’histoire de la vie, est reprise et racontée, puis recréée à l’infini, comme dans Les Mille et Une Nuits. (...)
À découvrir dans le dernier numéro de L’Incorrect et en ligne pour les abonnés.
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !