Un barrage contre l’Atlantique est écrit en aphorismes, pourquoi ?
Ce ne sont pas des aphorismes, lesquels sont des phrases autonomes, des maximes. J’admire les aphorismes de Chamfort ou La Rochefoucauld, mais ce n’est pas ce que j’ai voulu faire. J’ai écrit des phrases connectées entre elles. Peut-être n’est-ce pas évident au début, peut-être y a-t-il quelques aphorismes, mais très vite, on doit s’apercevoir qu’on est dans la tête d’un narrateur, que les phrases sont soudées, jusqu’à progressivement atteindre la fusion totale. C’est une expérience un peu formelle, pour changer.
Pour réinventer votre façon d’écrire ?
C’est un peu prétentieux de le dire comme ça, mais le roman doit évoluer. On ne va pas, en 2022, écrire des romans comme au XIXe siècle.
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Ce que fait Houellebecq…
Houellebecq a une fascination pour les grands romanciers russes, Dostoïevski notamment. Il a l’ambition folle de tout dire dans un livre, d’y contenir le monde entier : la politique, le terrorisme, la mort, la maladie, l’amour. Je n’ai pas cette ambition ! Et c’est bien que nous ne soyons pas dans le même registre, que l’on écrive des choses très différentes, tout en étant amis et en publiant le même jour. « Mon passé m’envoie des SMS » : c’est une des premières phrases et elle résume assez bien le livre. [...]
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