La mathématisation du monde et le règne des chiffres qui soi-disant permettraient au gouvernement d’extrapoler une épidémie que le simple bon sens saurait résoudre et qui ne serait en définitive pas si grave : voici encore un bon gros slogan maquillé en pensée solide censée défaire les idoles de la modernité, la version pédante du fameux et beaufissime « les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut », chose vraie dans la seule mesure où on se refuse à les lire ; car si les chiffres peuvent être sujet à diverses interprétations, comme tout ce que l’homme saisit et comme tout ce qu’il éprouve, on ne peut pas non plus leur faire dire absolument n’importe quoi.
Mais pour cela il importe de faire preuve d’un minimum de probité et de se garder d’être trop assuré face à une discipline que l’on ne comprend pas ou que l’on maîtrise mal, et par extension de savoir que si les chiffres sont discutés, cela implique qu’on les discute pour de bon, en d’autres termes de les soumettre au critère de réfutabilité de Karl Popper qui fait de chaque réfutation franchie la condition de la valeur d’une analyse. En d’autres termes : plus une hypothèse a été réfutée et plus on a à chaque fois répondu à ces réfutations, plus l’hypothèse s’avère solide. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !