Au-delà de quelques œuvres provocatrices fortement publicisées, les musées français acquièrent des trésors. Rencontre avec le conservateur d'un grand établissement national, qui témoigne anonymement.
Pourquoi souhaitez-vous témoigner anonymement ?
Parce que je vais dire des choses très incorrectes pour L’Incorrect ! Non, plus sérieusement, par simple souci de neutralité du service public. Je suis souvent très irrité de voir que ce principe n’est pas du tout respecté dans les milieux culturels quand il s’agit de défendre des idées vaguement de gauche, comme s’il y avait un consensus tacite là-dessus. Or je pense que lorsqu’on s’occupe d’art, on pourrait avoir le goût et l’élégance de garder ses idées politiques pour soi, ou de les exprimer anonymement.
Quelles étaient vos espérances en devenant conservateur de musée ? Ont-elles été déçues ?
Je souhaitais contribuer à la défense et à la diffusion de notre patrimoine auprès du plus grand nombre. Je constate chaque jour chez les visiteurs du musée un regret de méconnaître l’histoire de l’art en même temps qu’une formidable soif d’apprendre. Je pense que le primat accordé à la littérature dans l’enseignement en France est une vraie erreur. L’art offre (...)
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