Si vous êtes addicte de poils féminins, vous ne sauriez être trop heureuse de découvrir dans les médias pléthore de charmantes jeunes femmes dévoilant une luxuriante pilosité sous les aisselles. Les raisons : l’épilation est imposée aux femmes par la « société », il faut se libérer ; le poil est naturel, c’est encore la société qui impose une norme du beau. Il serait un poil court de réduire cette tendance à une question d’épilation. Derrière ces raisonnements touffus, il y a au moins trois points à creuser pour remettre ce féminisme dévoyé à sa place, c’est-à-dire juste à côté du néant.

Argument 1 : la norme sociale

Revendiquer de ne pas s’épiler en tant que femme, ce n’est pas autre chose qu’essayer d’imposer une nouvelle norme sociale : la femme poilue contre la femme épilée. La norme sera nouvelle mais elle sera norme quand-même.

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Et si c’est l’idée même de norme sociale qu’il faut détruire, alors viendra le jour où ce sera branchouille et disruptif de faire des « post insta » en exhibant ses aisselles épilées ! C’est un cycle sans fin. Si toutes les normes sociales n’ont pas été bénéfiques, il n’en demeure pas moins qu’elles sont intrinsèquement liées à la sociabilité de l’être humain.

Argument 2 : « Oui mais c’est naturel »

« Oui mais les poils c’est naturel et d’ailleurs on ne demande pas aux hommes de les retirer ». Bon. Nature et intelligence humaine peuvent entretenir de bons rapports et ce n’est pas parce qu’un processus naturel se déploie que l’intelligence doit rester muette. Personnellement, je remercie  l’inventeur du savon qui permet de se libérer du processus naturel de prolifération des bactéries, responsable, entre autres, des mauvaises odeurs.

Plus globalement je remercie tous les chercheurs et scientifiques qui ont su comprendre et entourer d’intelligence les processus naturels. Et ce n’est pas parce qu’il y a eu des abus dans ce sens qu’il faudrait balayer toutes ces avancées d’un revers de la main. Quant aux hommes, s’ils ne s’épilent pas à la manière des femmes, ils ont quand même une bonne partie du visage recouverte de poils tout à fait naturels. Poils qu’ils se doivent d’entretenir au risque, sinon, de basculer factuellement comme socialement dans la catégorie « gros crados ».

Pourquoi les néo-féministes n’ont-elles pour seule arme idéologique et médiatique que la mise en scène volontairement choquante et trash du corps féminin ?

Argument 3 : la mise en scène trash du corps féminin

Le but des militantes néo-féminises est clair : lutter contre les normes sociales pour s’en libérer bien entendu, parce qu’elles sont toutes obligatoirement et exclusivement oppressantes. Si l’on peut discuter sur le fond, c’est surtout la forme qui interpelle. Pourquoi les néo-féministes n’ont-elles pour seule arme idéologique et médiatique que la mise en scène volontairement choquante et trash du corps féminin ? Je pense évidemment à Corinne Masiero, nue lors des Césars, mais aussi  aux Femens. Derrière le poil se cache donc la forêt idéologique qui voudrait effacer la dimension sociale de l’homme et qui tend à nier son intrinsèque dignité. Voilà les fruits pourris de ce néo-féminisme.

Face à cela, que faire ? Prendre soin de soi, spirituellement, moralement, physiquement. Pour témoigner de cette dignité intrinsèque de l’être humain. Prendre soin de soi, pour prendre soin du monde et de la société. Les Anglais ont cette phrase : « Somebody is learning how to be a person by watching you ». Le contre-pouvoir, c’est nous, c’est vous. Il n’est pas médiatique mais il n’est pas non plus éphémère.  Et il porte l’espérance avec lui.