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Il y a quatre ans, Jean-Eudes montrait son torse nu devant les caméras, tout fier de hurler : « Nous sommes le Peuple ! » Aujourd’hui, récemment diplômé de l’ESSEC, il vient d’obtenir son premier poste dans l’audit financier. Pendant ce temps Jordan, interdit bancaire, pleure devant sa voiture incendiée.
Depuis plus de dix ans, la droite cherche à se réinventer, à s’unifier et à se positionner dans le combat contre la gauche progressiste. Tous ces ardents défenseurs du « monde réel » face au sectarisme, sont regroupés entre le XVIe arrondissement, la Motte-Piquet et Saint-Germain-des-Prés. Sortant de belles écoles et travaillant dans le marketing, ils sont tous adeptes de colloques, de revues « de combat » et de formations militantes. Leur mot d’ordre : espérer être aussi branchés et désirables que leurs homologues socialistes.
Face à une gauche essoufflée et stérile, il n’est plus judicieux de consacrer la quasi-exclusivité de nos forces à la contestation de ses dernières aberrations (écriture inclusive, sexualité fluide, …). Il n’est pas nécessaire de suivre nos adversaires sur les terrains de leurs déviances, même pour les contrer, car la droite n’a qu’un objet : rappeler constamment l’ordre naturel des choses et laisser les idéologies hors-sol aller à leurs autodestructions. Ce qui manque à notre camp est une capacité à transcrire ces justes valeurs dans la vie quotidienne de notre peuple. C’est seulement à l’appui d’une base solide que nous pourrons envisager sérieusement d’influer sur le sommet de la pyramide. Il est temps de s’attaquer au réel.
Pour gagner la bataille, le problème n’est plus l’ennemi devant nous mais l’absence de soldats à nos côtés. C’est à l’arrière, à la base qu’il faut entreprendre le gros de l’effort. Le premier général de l’armée vendéenne n’était qu’un simple colporteur. Choisi par ses pairs non pour ses titres mais pour son appartenance à leur monde, son leadership inné s’imposa naturellement face à des aristocrates chevronnés. Le véritable enjeu actuel de la droite est de faire émerger le nouveau Cathelineau.
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Il est temps pour Jean-Eudes de quitter son confort bourgeois et de se frotter au vrai monde. Lui qui a tant reçu se doit de transmettre à son tour dans le seul terreau qui sera fertile à ses idées, celui de ses frères français des périphéries et de la ruralité. Il est temps pour Jean-Eudes de se rapprocher de sa terre et de créer des synergies créatives. Si Jeanne-Françoise est une enseignante, qu’elle crée Espérance Ruralité dans l’Ain et ce seront des dizaines d’enfants par an qui recevront un véritable enseignement !
Si Enguerrand se sent l’âme d’un entrepreneur, qu’il lance sa PME ancrée dans un territoire sinistré comme la Loire ! Si Marie-Capucine investit l’équipe paroissiale d’une église désertée du Lot-et-Garonne, ce sont les cloches de l’évangélisation qui résonnent ! Si Pierre-Marie ouvre une troupe scout en Vendée, ce sont des dizaines de jeunes qui se réenracinent ! Si Hugues reprend la présidence d’une association de chasse en Saône-et-Loire, ce sont des traditions et des liens communautaires qui survivent !
Ces combats et cette rupture du monde bourgeois sont difficiles à mener mais autrement plus efficace que le plus brillant des exposés sur tableau noir. Soit nous acceptons la rupture radicale qui s’offre à nous soit nous sommes condamnés encore et encore à ne faire émerger que des libéraux comme Thiers n’ayant de droite que leurs beaux discours et non un sincère attachement à « ceux qui ne sont rien ».
Thiers à la potence, Cathelineau à l’Elysée !
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