Avec sa campagne « Macron m'a tuer », la ville de Béziers a apporté son soutien au mouvement des Gilets Jaunes. « La France qui fume des clopes et roule en diesel » est celle de Béziers. Robert Ménard vit au quotidien avec des administrés qui sont aussi des Gilets jaunes. Il partage totalement leur combat.
Soutenez-vous les Gilets jaunes et si oui, pourquoi ? D’où vient ce mouvement selon vous ?
Je les soutiens, bien évidemment, tant ils incarnent les malheurs de cette France d’en bas, à l’image de Béziers, ma ville, où coexistent une vraie richesse et une pauvreté parmi les plus importantes de notre pays. Les Gilets jaunes sont la France de la mondialisation malheureuse, dépouillée au profit des métropoles et des capitales régionales. C’est peut-être pour cela qu’ils sont nombreux dans ma commune.
Comment se traduit ce déclassement ?
C’est d’abord le sentiment de ne pas exister et de ne pas être considéré par la France d’en haut, celle qui nous gouverne depuis quarante ans et ne connaît rien ou presque de la France qu’on appelle « périphérique ». Au fond, les Gilets jaunes réclament le droit d’exister, de vivre ; ils ont besoin de retrouver une certaine forme de fierté dont on les a dépouillés. Ils détestent, à juste raison, l’arrogance d’une grande partie du pouvoir politique et médiatique qui les regarde avec une vraie condescendance. C’est une question de dignité : les Gilets jaunes demandent à pouvoir vivre de leur travail, à être reconnus et respectés. C’est enfin une question d’identité : ils ont l’impression que leur pays ne ressemble plus à ce qu’il était et ils ne l’acceptent pas.
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