Votre ouvrage est un réquisitoire implacable mais équilibré sur l’évolution de La France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon depuis 2017. Chef incontesté d’un mouvement qu’il a mené très haut, Jean-Luc Mélenchon est pourtant maintenant contesté. Pourquoi ?
Il faut d’abord souligner l’importance fondamentale de deux facteurs qui ne relèvent pas directement de la stratégie politique : tout d’abord, l’épisode des perquisitions, en octobre 2018, qui a considérablement abîmé l’image de Jean-Luc Mélenchon. Ensuite, il faut reconnaître que les élections européennes comme municipales sont moins adaptées à La France Insoumise que la présidentielle. Ces éléments expliquent beaucoup la dégringolade électorale des Insoumis.
Mais mon livre est surtout centré sur le choix stratégique de Jean-Luc Mélenchon : après une campagne présidentielle placée sous les auspices d’un « populisme » souverainiste et républicain, il a pris une inflexion stratégique en remettant son mouvement dans les rails plus traditionnels de la « gauche ». Ce tournant avait plusieurs motivations concrètes : réponse à la « droitisation » d’Emmanuel Macron, enterrer définitivement le Parti socialiste, influence des députés Insoumis, volonté de contenter la base militante et les cadres… Mais ces justifications se sont heurtées à une réalité impitoyable : un certain nombre de postures gauchisantes qu’il était devenu nécessaire d’adopter dans le cadre de la nouvelle stratégie ne font plus recette auprès de la population, et notamment des classes populaires. [...]
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