Le confinement a rendu la question de la décroissance encore plus actuelle. Peut-on bâtir toutes nos hypothèses économiques en postulant une croissance à l’infini du PIB ou faut-il envisager un monde sans croissance ? Lequel serait meilleur ? Si le diagnostic des décroissants est intéressant, leur solution reste aujourd’hui totalement utopique.
A-t-on besoin d’une économie en perpétuelle croissance et peut-on bâtir notre modèle économique sur une croissance qui n’existe pas encore mais que l’on espère toujours plus forte demain ? Cette promesse ne risque-t-elle pas de s’effondrer un jour ? La croissance peut-elle d’ailleurs augmenter perpétuellement ? À quel prix humain, social et économique ? Ne faudrait-il pas plutôt faire une pause, voire décroître ? C’est sur ces interrogations légitimes que prospèrent depuis les années soixante-dix les partisans de la décroissance.
Ils soulignent qu’« on ne peut plus croître dans un monde fini », selon la formule de Vincent Liégey, les ressources de la planète étant limitées, notamment sur le plan énergétique. De plus, au plan social, la recherche infinie de croissance aliénerait l’homme au travail, générant stress, suractivité et burn-out. Enfin, sur le plan éthique, l’objectif de décroissance volontaire obligerait l’homme à une sobriété heureuse qui se traduirait par une baisse drastique de la consommation et un mode de vie plus simple. Bref, les Français cesseraient de vivre au-dessus de leurs moyens et se rendraient compte que l’on peut être heureux sans effectuer de grandes dépenses, comme beaucoup l’ont expérimenté durant le confinement. [...]
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