Comme une majorité de Français, l’enseignante que je suis apporte un soutien sans faille aux tribunes des militaires, même si à première vue, tout ou presque oppose les militaires aux enseignants. En effet, et c’est un secret de Polichinelle, les enseignants ont très fréquemment maille à partir avec l’autorité dès lors qu’ils estiment – à tort ou à raison – leur liberté pédagogique menacée. Pourtant, les points communs entre les serviteurs de l’État que sont les enseignants et les militaires sont bien plus nombreux qu’on ne le pense.
Pour commencer, militaires et enseignants sont les premières victimes du terrorisme islamiste. « Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? » s’interrogent les auteurs de la première tribune. Quant aux militaires d’active, ils déplorent dans la deuxième tribune que certains de leurs camarades « ont offert leur peau pour détruire l’islamisme » auquel il est fait « des concessions sur notre sol ».
Pour commencer, militaires et enseignants sont les premières victimes du terrorisme islamiste. « Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? »
Autre point commun et non des moindres : dans l’exercice de leur profession, militaires et enseignants se retrouvent souvent en première ligne dans des banlieues « sensibles » où les politiques ne mettent pratiquement jamais les pieds. Presque tous les militaires d’active ont connu l’opération Sentinelle et donc vu de leurs yeux « les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance », et subi « les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien – rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine ».
Ensemble en première ligne
Un constat que nombre professeurs, souvent mutés dans ces banlieues difficiles lors de leurs premières années d’enseignement, partagent sur le terrain. Certains d’entre eux ont publié des livres pour alerter les pouvoirs publics, en vain. Car, vous comprenez, il ne faudrait pas « stigmatiser » et remettre en cause le sacro-saint « vivre-ensemble ». Pourtant, ce sont bien les habitants de ces banlieues qui sont les premières victimes de ce que les militaires nomment un « délitement qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés ».
Tout comme les militaires, les enseignants combattent, mais à leur façon. Non pas avec des fusils et des mitraillettes, mais avec leurs stylos et leurs livres. Leur principal cheval de bataille ? La laïcité, qui n’a jamais autant été dévoyée quand elle n’est pas carrément devenue le cheval de Troie des islamistes dans les salles de classe. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si, au début du XXè siècle, Charles Péguy avait surnommés les instituteurs les « hussards noirs de la République[...] ».
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