Vous avez déclaré dans les pages du nouveau Conservateur que « le grand remplacement est en marche ». Des mots très forts au vu de la ligne idéologique de votre parti, qui n’adhère pas à cette thèse. Qu’est-ce qui vous a mené à tirer cette conclusion ?
C’est simplement la recherche de la vérité. Je crois qu’il faut dire ce qu’on voit, et surtout vouloir voir ce que l’on voit, pour reprendre la formule de Péguy. Je suis sénateur du Val-d’Oise, j’y ai toujours habité : il suffit de visiter certains sites pour se rendre compte que ce n’est plus qu’une simple théorie. Je ne vois pas ce qu’il y a de honteux à décrire un phénomène qui est visible et qui s’accentue de plus en plus rapidement. Lorsqu’il y a des années de cela, Valls déclarait qu’il voulait des « blancos » à Evry, lorsqu’il nous dit qu’il faudrait raser et changer de population, qu’est-ce que c’est, sinon le même constat que celui du grand remplacement ?
Quand on est chez LR et qu’on hérite du gaullisme, parler du grand remplacement ne devrait pas choquer, mais plutôt faire réagir ceux qui nous gouvernent, qui refusent de voir la réalité de ce changement de population. On peut appeler ça comme on veut, c’est simplement la réalité, et le président Macron, qui a signé le pacte de Marrakech en 2018, contribue à cela. C’est une loi sur l’immigration qui a élargi le regroupement familial aux « mineurs isolés » (qui ne sont souvent ni l’un ni l’autre soit dit en passant). L’année dernière, malgré la pandémie, le stock de titres de séjour provisoires a augmenté et se trouve autour des 3 millions et demi de personnes. Le gouvernement contribue donc à ce changement de population : notre France est remplacée dans un grand nombre de quartiers.
Braudel, en 1985 déjà, disait que nous avions un problème colonial en France dans certains de nos quartiers !
Sébastien Meurant
Alors que vous êtes l’un des seuls de chez LR à parler de grand remplacement, ces déclarations ne vont pas plaire à Christian Jacob, qui estime que l’on ne peut pas « tout ramener sur un seul sujet, celui du Grand remplacement ». Peut-on concilier le constat de Renaud Camus avec la ligne politique des LR ?
De Gaulle disait qu’il ne voulait pas que « Colombey-les-Deux-Eglises ne devienne Colombey-les-Deux-mosquées ». Quand on est gaulliste et républicain, on devrait évidemment lutter contre ce phénomène, puisque nous ne maîtrisons pas les flux migratoires. Il y a des immigrations, certaines qui sont utiles et fertiles, d’autres, malheureusement majoritaires, qui sont nuisibles. Et moi, je n’ai jamais dit qu’il fallait tout réduire à ce dernier cas, mais c’est par contre un sujet éminemment transversal. [...]
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