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Villepinte : Éric Zemmour à la hauteur

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Publié le

6 décembre 2021

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Un an en arrière, les plus clairvoyants d’entre nous peinaient à imaginer qu’Eric Zemmour, alors éditorialiste vedette de C-News, serait finalement candidat à la présidence de la République. C’est désormais chose faite. La mue du journaliste est accomplie. Retour sur une journée troublée qui fera date et qui lance les hostilités.
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Rarement meeting politique n’aura été aussi commenté, aussi disséqué, aussi polémique, que celui qu’a tenu Éric Zemmour le 5 décembre à Villepinte devant plus de 15 000 adorateurs chauffés à blanc. Il y aurait tant à dire sur le discours et ses à-côtés, mais tenons-nous à l’essentiel : Éric Zemmour tel que nous l’avons longtemps connu n’est plus, comme l’a souligné en introduction Paul-Marie Coûteaux en faisant référence à la célèbre théorie d’Ernst Kantorowicz relative aux « deux corps du roi ». Pour excessive que fut la comparaison, elle n’en revêt pas moins sa part de vérité. Éric Zemmour ne s’est pas dépouillé du corps terrestre et mortel de l’ancien journaliste, mais il doit maintenant incarner le corps politique et immortel du monarque républicain tel que pensé par le général de Gaulle sous la Vème République.

Ce discours simple et efficace a tout pour déplaire à une extrême gauche radicalisée, qui a renoué avec l’action violente dans la rue sous le quinquennat d’Emmanuel Macron

Il a d’ailleurs en partie réussi l’opération, se montrant à la hauteur du destin qu’il aimerait emprunter en avril prochain. Serein sur la forme, en dépit d’une attaque brutale avant de monter sur scène, dont il n’a rien laissé transparaitre, il a délivré un discours attendu mais bien mené sur le fond. La démonstration implacable du déclin français se doublant enfin d’une vision prospective refusant l’opposition stérile entre les élites des métropoles et les classes populaires des zones qui en sont éloignées. Éric Zemmour a donc refusé le piège de la dialectique postmarxiste parfois incapacitante pour les mouvements souveraino-populistes, déclinant le tréfonds idéologique d’une droite qui assumerait sa vocation interclassiste et nationaliste. Car, le rôle de la droite n’est pas d’opposer mais bien de réconcilier un peuple français qui affronte les mêmes périls historiques : changement de peuple, déculturation, soumission à l’étranger, progression du « wokisme » et de la propagande LGBT, paupérisation, désindustrialisation, perte d’influence sur la scène mondiale.

Ce discours simple et efficace a tout pour déplaire à une extrême gauche radicalisée, qui a renoué avec l’action violente dans la rue sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Les arrestations et les violences furent multiples ce 5 décembre, jusque dans la salle où des militants de SOS Racisme s’étaient infiltrés pour une opération d’agit-prop vicieuse. Ils ont obtenu ce qu’ils cherchaient : la violence. Bien sûr, des gestes de la foule ont pu choquer, à l’image de ce jeune homme qui a adressé plusieurs coups de poing à une militante, mais c’est bien l’extrême gauche qui cherche à envenimer les choses comme elle l’a fait aux États-Unis avec Donald Trump ou comme elle continue à le faire à l’égard du Rassemblement national. Ce courant politique assimile au fascisme tout ce qui est à droite de Trotsky ou de l’anarchisme – selon les tendances des sections -, criminalisant la pensée de millions de Français. Quant à SOS Racisme, ses sections locales franciliennes n’ont plus rien à voir avec le SOS pénible des années Mitterrand, étant devenues des alliés de fait des antifas qui sèment la terreur.

L’extrême gauche est un courant politique qui ne recule jamais devant l’usage de la violence, en faisant le socle de son action de terrain. Un message posté par un certain Grégory Joubert, étudiant passé par l’Institut Français de Géopolitique de Paris VIII, a ainsi posté un message très clair : « Éric Zemmour doit mourir. C’est une question de santé publique. Il n’y a plus d’autre alternative. Sa parole est puissante, et qu’importe l’issue de ces élections, la violence fera rage. Tuer le représentant symbolique de tout un mouvement fasciste dans l’œuf permettra de gagner une avance stratégique nécessaire, importante, dans une lutte qui prendra des années à trouver une issue ».

Lire aussi : Philippe de Villiers/Éric Zemmour : le Puy du pas si fou

Nous sommes bien d’accord sur un point : la violence fera rage. Malheureusement, elle est entretenue par l’irresponsabilité et la complaisance des médias et de la classe politique à l’égard d’une extrême gauche sans cesse victimisée. Pour beaucoup moins que ce que n’a fait SOS Racisme hier, Génération Identitaire a fini par être dissous dans l’indifférence générale de la quasi-totalité des universitaires spécialisés dans le droit des libertés publiques. La sécurité d’Éric Zemmour doit donc être totalement assurée par l’État. Il représente, avec d’autres comme le Rassemblement National trop longtemps marginalisé et méprisé, un courant fort de l’opinion publique qui ne demande qu’à être entendu.

La démocratie française est un jeu pipé qui se pratique dans les vestibules des ministères avant d’être commenté sur les plateaux de télévision. Il faut rompre avec cette spirale infernale. Pour cette raison, le courage d’Éric Zemmour doit être salué. Il affronte de nombreux ennemis, parmi lesquels certains souhaitent sa mort, non seulement sociale mais physique. Qu’a-t-il dit ou fait sinon rappeler que les civilisations sont mortelles et qu’il faut nous prémunir du danger qui menace la nôtre ? Rien. Pour nos ennemis, c’est déjà beaucoup trop. Ne leur offrons pas nos têtes sur un plateau : résistons et gagnons.

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