Curieux livre : Emmanuel Cattin, professeur de métaphysique à la Sorbonne, lit l’évangile de Jean. Mélange des genres? Peut-être, mais il se pourrait aussi que le quatrième évangile concernât essentiellement la philosophie, dont il partage la langue. Jean pense avec les mêmes concepts que la philosophie : logos, aletheia, cosmos, pneuma, etc. Dès lors, il faut, en philosophe, lire Jean, attentivement, interroger le sens de ses affirmations parfois énigmatiques, et voir les déplacements conceptuels qu’il opère : la vérité est une personne, de qui témoignent divers témoins et qui témoigne pour elle-même ; le monde est le lieu de la venue et de la manifestation de la vérité, mais il ne la reconnaît pas; l’esprit, donné sans mesure au monde, le recouvre, renverse son règne et conduit dans la vérité toute entière ; le temps est polarisé par une mystérieuse heure, à la fois présente et à venir; le seigneur est le serviteur, et sa mort, qui nous révèle son amour jusqu’au bout, coïncide avec sa glorification. [...]
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