Casquette vissée sur la tête, yeux bleus translucides, regard droit, portant la chemise kaki-beige prisée par les fermiers boers, le bras droit orné d’un immense tatouage, Devon Hofmeyr est la nouvelle attraction des médias sud-africains. Star montante de la jeunesse afrikaner et adepte « de la gonflette », il s’affiche partout où sa communauté est discriminée. Dernièrement, il s’est porté au chevet des fermiers de Kirkwood, une localité de l’Eastern Cap, victimes collatérales d’un affrontement violent entre la police et un syndicat protestant contre l’emploi d’immigrés africains dans les champs d’agrumes. Un véritable climat de guerre civile qui a tenu la presse locale en haleine durant plusieurs jours.
Chez les Hofmeyr, on a la défense du boervolk dans le sang depuis plusieurs générations. Leur pedigree familial est éloquent. Depuis le XVIIIème siècle, leur histoire se confond avec celle de la construction de l’Afrique du Sud. L’arrière-grand-père de Devon a été un commandant de l’Ossewabrandwag, un puissant groupe paramilitaire pronazi durant toute la première moitié du XXème siècle, qui organisé des attentats contre les Britanniques et qui a donné de nombreux dirigeants à l’Afrique du Sud. Lui-même est le fils de Steve Hofmeyr, un chanteur à succès en Afrique du Sud qui a autant fait les manchettes des journaux people pour ses nombreuses affaires extra-conjugales que pour ses prises de positions controversées contre le lobby LGBT, accusant le gouvernement d’orchestrer méticuleusement le « génocide de sa tribu ». En 2015, Steve Hofmeyr avait mené ses partisans à Pretoria afin de protéger la statue de Paul Kruger, le dernier président de la République Transvaal, menacée de déboulonnement. Sous l’œil des caméras de télévision, le groupe n’avait pas hésité à entamer « Die Stem », l’hymne officiel de l’ancien régime de ségrégation raciale au pouvoir entre 1948 et 1994. [...]
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