Symbole de la liberté d’expression, Salman Rushdie coupe le monde en deux. Dans une grande partie de l’aire musulmane, singulièrement dans sa partie indo-iranienne, le romancier est vu comme un ennemi mortel, un impie, un athée, un apostat. En cause, ses fameux Versets sataniques. Selon Rushdie, Mahomet aurait prononcé un discours soufflé par Satan intitulé « sourate de l’Étoile », dans lequel il appelait à la réconciliation avec les païens arabes de son temps et leurs trois déesses préislamiques al-Lat, al-Uzza et Manât. Cet épisode rap- pelé par le grand historien sunnite du IXe siècle Tabari, sur lequel Salman Rushdie s’appuie dans son œuvre de fiction, ne figure pas dans le Coran actuel dont il a été ex- purgé. Si les questions du contexte coranique et des commentaires qui peuvent en être faits sont passionnants, elles ne nous intéressent au fond que peu dans le cas qui nous occupe. L’œuvre de Salman Rushdie, qu’on l’estime appartenir à la grande littérature ou pas, a été jugée suffisamment irrévérencieuse et menaçante pour s’attirer les foudres de la quasi-totalité du monde musulman, l’Iran par l’intermédiaire de l’ayatollah Khomeiny qui le condamna à mort en 1989, symbole du rôle l’ancienne Perse dans la résurgence du djihadisme des quarante dernières années. […]
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