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Bienvenue à Suburbicon, Les Gardiennes, Santa & cie, Tueurs… Tour d’horizon des sorties cinéma de la semaine.
Bienvenue à Suburbicon
Réalisé par George Clooney
Avec Matt Damon, Julianne Moore
Une famille afro-américaine emménage dans la charmante petite bourgade de Suburbicon, à l’été 1959, et déclenche par leur simple présence la colère de leurs voisins blancs. Le film débute comme une jolie publicité présentant la petite ville familiale. Derrière cette photographie idyllique, le bon George montre qu’en réalité, tout n’est que mensonge, perfidie et racisme. Lorsqu’une famille noire débarque, les vieux réflexes sudistes ressortent du placard. « Mais détrompez-vous, bonnes âmes ! nous conte le bon George, ils se trompent d’ennemi ! » Aveuglés de haine et boursouflés de connerie, ils ne se rendent pas compte que le Mal, le vrai, est chez eux. Leur voisin (parfait Matt Damon) derrière ses allures de parfait époux, n’est en réalité qu’un salaud prêt à liquider sa femme handicapée pour vivre d’amour et d’assurance-vie avec sa belle-sœur. Tiré d’un vieux scénario des frères Coen, le bon Georges exécute parfaitement la mécanique des maîtres de l’humour noir. Dommage que ce soit à des fins aussi idiotes !
Les Gardiennes
Réalisé par Xavier Beauvois
Avec Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry
Adapté d’un roman d’Ernest Pérochon (Prix Goncourt 1920), Les Gardiennes met en scène la vie d’une ferme de 1915 à 1918. Économie du dialogue et plans fixes, comme cette bouleversante scène face caméra d’Henri en larmes, tournoyant ses mains usées. Xavier Beauvois (Des hommes et des dieux) ne discourt pas, il raconte. Il raconte le labeur de ces femmes, leurs joies et leurs malheurs, leurs petitesses et leurs grandeurs, dirigeant ses actrices avec maestria (parfaite Nathalie Baye et bouleversante Iris Bry). Son regard est sans idéologie, sans arrière-pensée. S’il puise ses inspirations chez Courbet, Millet (comme cette merveille de plan étiré du retour de la moisson) ou Degas (Francine nue de dos dans une baignoire), Beauvois n’encadre pas, il cadre, donne vie à ses personnages et insuffle une âme à son film. Sa caméra, tout en sobriété mais d’une élégance rare, s’efface derrière ses héroïnes, comme ce subtil travelling latéral laissant seule une mère face au départ de son fils pour le front. Un grand film d’un grand cinéaste.
Santa & cie
De Alain Chabat
Avec Alain Chabat, Bruno Sanches, Pio Marmaï, Golshifteh, Audrey Tautou
Rien ne va plus à l’approche du réveillon : les 92 000 lutins chargés de fabriquer les cadeaux des enfants tombent tous malades en même temps ! C’est un coup dur pour Santa (Claus), plus connu sous le nom de Père Noël… il n’a pas le choix : il doit se rendre d’urgence sur Terre avec ses rennes. C’est peut-être le plus beau rôle que le réalisateur Alain Chabat offre à Alain Chabat l’acteur. Cet improbable Père Noël est à côté de ses pompes, fantasque et capricieux. Chabat réalisateur a une âme d’enfant, pour le meilleur (Astérix et Obélix : Misson Cléopâtre) et pour le pire (Sur la piste du Marsupilami), et Noël est le terrain de jeux cinématographique idéal pour laisser vaguer la fantaisie, la magie et l’espièglerie. La magie est celle de Montmartre, de Méliès et du grand cinéma populaire. Tout devient ludique, les jouets inventés pour l’occasion, les mots, les décors, les situations écrites sur mesure pour des acteurs qui s’amusent à enrichir le film de leur propre fantaisie. Poétique, généreux, hilarant, contemporain et atemporel, SANTA & CIE se révèle être une délicieuse gourmandise à partager en famille. Par Laszo Kovacs
Tueurs
De François Troukens, Jean-François Hensgens
Avec Olivier Gourmet, Lubna Azabal, Kevin Janssens
Alors que Frank Valken réalise un casse fabuleux, un commando de tueurs entre en action et exécute tous les témoins. On relève parmi les cadavres celui de la magistrate qui enquête sur l’affaire des tireurs fous. Trente ans plus tard, ils semblent être de retour. Arrêté en flagrant délit et face à la pression médiatique, Frank n’a d’autre choix que de s’évader pour tenter de prouver son innocence. François Troukens a lui-même été un braqueur avant d’écrire le scénario en prison. S’il faut retenir une chose de ce polar musclé venu du plat pays, c’est qu’avoir été soi-même braqueur avant d’écrire le scénario en prison n’est ni un gage d’authenticité ni un gage de qualité. D’autant plus lorsqu’on choisit de s’acoquiner avec le chef opérateur spécialiste de navets shootés à la testostérone comme Go Fast, Banlieue 13 ou Antigang. Certes Tueurs coche les cases du genre qu’il prétend être – braquage, prison, évasion, fusillade…- mais un film ne peut se satisfaire bêtement d’un cahier des charges. C’est une alchimie entre un scénario, une mise en scène et ses acteurs. Ici, c’est juste un arrière-goût âcre de déjà-vu.
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