Il semble que la moitié des romans français de la rentrée soient des romans autobiographiques ou familiaux, dont beaucoup de portraits de père ou de mère ; impression renforcée peut-être par le fait que c’est le cas de l’un des livres les plus attendus, Kolkhoze d’Emmanuel Carrère, consacré à sa famille, plus particulièrement à sa mère Hélène Carrère d’Encausse, décédée en août 2023, et finalement à lui-même. La première moitié, bizarrement, sombre dans l’écueil ultime du genre, l’équivalent littéraire de la soirée diapo : Carrère déballe son arbre généalogique depuis le XIXe siècle, « mon arrière-grand-père Ivane, qu’on surnomme Vano », etc. C’est probablement passionnant quand on appartient à la famille Carrère/Zourabichvili mais pour le reste du monde, c’est assommant, quel que soit le brio de l’auteur. Ceux qui n’auront pas décroché – ça dure 250 pages – seront récompensés dans la seconde moitié où Carrère ne parle plus de ses ancêtres, mais de lui. […]
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