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Meurtre de Charlie Kirk : retour sur les mensonges d’Ivanne Trippenbach

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Publié le

19 septembre 2025

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Alors que la gauche claironne partout que Donald Trump est devenu le maître de la post-vérité, certains journalistes, comme Ivanne Trippenbach (Le Monde), n’hésitent pas à colporter d’un plateau à l’autre des mensonges purs et simples sur Charlie Kirk, histoire de relativiser l’émoi que sa mort a suscité.

Ivanne Trippenbach est grand reporter au Monde et l’un de ses domaines de prédilection, c’est l’Amérique de Donald Trump et la sphère MAGA – dont elle s’est fait une spécialité. Elle a suivi de près la campagne du 47ème président des États-Unis, elle a interviewé Steve Bannon 100 jours après son investiture et surtout elle s’intéresse de près à ces jeunes influenceurs qui travaillent dans l’ombre à étendre la popularité du redouté chef d’État. Autant dire que c’est une des rares à bien connaître le profil de Charlie Kirk, a contrario de beaucoup de Français qui n’avaient jamais entendu son nom avant la semaine dernière et la tragique fusillade qui a mis fin à sa vie le 10 septembre.

Ainsi avait-elle déjà consacré une enquête à Kirk en avril, pendant le passage du « podcasteur » à Champaign, en Illinois. L’occasion pour elle de rappeler, déjà à l’époque, que sous le masque du débatteur se cachait un redoutable communiquant qui « encourage ses auditeurs à se marier et à faire des enfants ». Quelle horreur ! Au passage, Trippenbach en profitait pour dénoncer une soi-disant campagne de terreur dans les universités qui seraient désormais la cible des « extrémistes de droite ». Elle oublie de dire que les universités américaines étaient depuis des années la cible des extrémistes de gauche et qu’il s’agit d’une réaction non seulement épidermique – mais surtout encore disparate et pas du tout généralisée. Déjà, elle interroge le bien-fondé du premier amendement de la Constitution américaine, qui porte sur la liberté d’expression et amplifie les effets d’annonce d’une poignée d’universitaires qui ont déclaré vouloir quitter les États-Unis par crainte d’une « guerre civile ».

La vérité à deux vitesses

Lorsqu’elle intervient coup sur coup sur les plateaux de « C ce soir »et de « Société »pour commenter la mort de Charlie Kirk, elle est non seulement en terrain conquis, mais elle manipule également à outrance ce que les petits zélotes de la novlangue cognitiviste appellent le « biais de confirmation » : en effet selon elle, la mort de Charlie Kirk n’est que la conséquence logique de son « discours de haine ».

Lire aussi : Charlie Kirk par Rod Dreher

Le discours de haine, on se demande qui le tient. Lorsqu’il s’agit de lister froidement toutes les raisons qu’on pourrait avoir de haïr cet homme dont le « cadavre n’est pas encore tiède », comme lui rappelle Pierre Valentin, accablé par cette offensive dénuée de tout sentiment, Trippenbach n’a pas son pareil. En réponse à la romancière Emma Becker, qui assumait de défendre sur le plateau de « Société » l’existence de Kirk face à une horde de commentateurs anonymes se félicitant de sa mort sur les réseaux, la journaliste se réfugie systématiquement dans sa zone de confort : l’extrême-droitisation des militants MAGA. Il lui faudra d’ailleurs attendre les interventions successives de Valentin et de Becker pour tempérer sa harangue d’une déclaration liminaire prononcée du bout des lèvres, sur le mode du : « sa mort est évidemment une tragédie ».

Le plus grave, c’est qu’elle n’hésite pas à accumuler les fake news pour étayer son discours et interdire à ses contradicteurs de déployer le leur : décrivant Kirk comme « l’évangéliste de l’extrême-droite trumpiste », elle déclare que l’influenceur a évoqué « l’homosexualité comme une abomination », ou encore qu’il aurait affirmé « que les noirs avaient moins de capacités intellectuels que les blancs » ou que protéger le droit de vote des Afro-Américains dans les années 60 avait été une « erreur ».

La fabrique du mensonge

Des arguments imparables que personne ne relève et pourtant, ils sont tous faux : sur l’homosexualité, il a été prouvé que Kirk répondait en réalité à une auditrice sur le sens d’un passage du Lévitique et que Kirk n’a jamais prononcé ces paroles (pas plus qu’il n’a appelé à « lapider » les homosexuels, comme l’a affirmé également l’écrivain Stephen King, qui s’enfonce de manière embarrassante dans le wokisme le plus répugnant depuis quelques années…). Mieux, il aurait même sévèrement sermonné un jeune militant qui disait vouloir éloigner les gays du mouvement conservateur, pendant une conférence de Turning Point USA à l’université de l’Ohio.

Lire aussi : Affaire Legrand-Cohen : Réponse aux accusations 

Concernant ses propos sur les Civil Right Acts de 1960, il les a incriminés seulement en ce qu’ils auraient instauré selon lui une « bureaucratie permanente » de la diversité et de l’inclusion. Enfin, sur les capacités intellectuelles des Afro-américains, il s’agit en réalité d’un passage de l’émission de The Charlie Kirk Show du 13 juillet 2023, où il a affirmé que quatre femmes noires éminentes (Joy Reid, Michelle Obama, Sheila Jackson Lee et Ketanji Brown Jackson) étaient des « choix de l’action positive » (affirmative action picks), et qu’elles « n’avaient pas la capacité de traitement cérébral (brain processing power) pour être prises au sérieux autrement ». Aucun essentialisme ni racisme là-dedans, ce qu’ont d’ailleurs reconnu publiquement certains cadres démocrates appelant au calme, comme Bernie Sanders qui a rappelé cette semaine qu’aucun propos de Charlie Kirk ne tombait sous le coup de la loi.

Lorsqu’enfin un contradicteur – en la personne du politologue Yasha Mounk – lui rappelle ces quelques vérités sur France Inter, Ivanne Trippenbach se contente de l’interrompre et justifie ces graves approximations – qui sont des mensonges – par le fait de « vouloir aller plus vite ». Comme si les auditeurs de France Inter étaient des veaux et qu’il fallait leur prémâcher la vérité avec une bonne dose de propagande anti-trumpiste. C’est aussi ça, le service public…

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