Pendant un an, le journaliste Gérald Andrieu est allé à la rencontre d'un peuple oublié de la frontière : épousant la courbe orientale de l’hexagone, il a vu et vécu avec des drôles de gens, les Français. Exotique.
Alors que tous vos confrères préparaient consciencieusement le marathon des présidentielles, vous avez chaussé vos souliers de randonnée et vous avez parcouru la France en longeant ses frontières. Pourquoi ?
C’était ça ou le burn-out ! Plus sérieusement, j’ai quelques élections derrière moi et la perspective de couvrir cette présidentielle de façon classique ne m’enthousiasmait pas. Suivre une campagne, c’est aller d’hôtels en hôtels, se mettre dans la roue des candidats, relever leurs petites phrases, décrypter leur attitude, et le haussement de sourcil devient matière à édito… Donc je suis parti longer cet objet politique qui apparaîtra désuet à certains : la frontière. Et en choisissant ce point par essence le plus éloigné de Paris, je suis allé à la rencontre de la fameuse France périphérique.
La France périphérique, la frontière, les laissés-pour-compte : un champ lexical très nauséabond, non ?
Nauséabond ? Je ne crois pas. Polémique, peut-être. Et encore, il fut un temps seulement. Aujourd’hui, la France périphérique est évoquée de façon presque rituelle par les politiques. Un peu comme un mot clef que tout candidat doit absolument placer dans son discours
Pour autant, avez-vous l’impression que ces Français des périphéries sont compris ?
Les politiques, en les évoquant, pensent avoir « fait le job ». Mais ça n’est bien sûr pas suffisant. La France périphérique, ce sont des (...)
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