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Après L’Apparition de Xavier Giannoli, La Prière aborde à son tour explicitement les questions de la foi et du mystère. Un nouveau pari osé pour une réussite lumineuse.
Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour et la foi…
Dès l’ouverture, Cédric Kahn donne le ton. La caméra fixe Thomas (Anthony Bajon d’une candeur et d’une intensité remarquables) de profil, il tourne la tête et jette un regard vers le spectateur. Nul besoin d’explication, ce simple plan suffit pour s’accrocher à lui et ressentir toute sa détresse. Chez Kahn, pas de romanesque. Nous sommes dans le dur, le terreux, la sueur. Un cheminement qui râpe les genoux et gifle mais qui ne nous laisse jamais seul. C’est le grand frère qui allume la lumière et te relève quand tu convulses, c’est la (charmante) voisine qui t’accueille quand tu es perdu et c’est Dieu qui te porte quand tout t’abandonne. Après L’Apparition de Xavier Giannoli, voici un deuxième film français d’un réalisateur reconnu par la profession, la critique et le public (récompensé du prix du meilleur acteur au Festival de Berlin il y a quelques jours) qui aborde un sujet explicitement chrétien.
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« Filmer la foi ne va pas forcément de soi. J’ai résolu cette question par le doute », explique Cédric Kahn. Le réalisateur n’esquive pas. Par sa mise en scène du doute, ses cadres épurés mais d’une beauté saisissante, il filme le mystère. Il nous fait percevoir une présence que seules les images rendent perceptible. Ce sont des chants en chapelle, des marches dans la montagne ou l’écho dans le brouillard, des choses rationnelles qui révèlent une présence invisible. Mais Kahn n’enjolive pas. Si Thomas fait le choix de rejoindre cette communauté, accompagnée par un prêtre (en col romain !), qui prie, accueille, s’entraide et se protège, sa conversion reste un chemin de croix. Un chemin difficile à suivre, qu’on peut feindre d’embrasser ou quitter librement en un instant, mais c’est un chemin qui sauve. Osé et lumineux.
Arthur de Watrigant
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