Le populisme est omniprésent dans l’actualité. Et pourtant, ce terme, utilisé la plupart du temps de manière péjorative, recouvre des forces très disparates, revendiquées ou classées aussi bien à gauche qu’à droite du spectre politique. Mais, est-il vraiment raisonnable de mêler, sous une même notion, des organisations aux programmes opposés ?
Les difficultés à définir le populisme sont inscrites dans l’origine du vocable. Néologisme apparu à la fin du XIXe siècle, il a d’abord désigné des mouvements politiques ruralistes russe (les Narodniki) et américain (le People’s party) dont la rhétorique était, au nom du peuple réel, antilibérale et antiélitiste. Ces deux courants différaient cependant sur les questions de la place de l’État (les Russes admettaient la centralisation que les Américains rejetaient) et de la méthode d’action (le recours au terrorisme des premiers était exclu par les seconds). Par la suite, dans l’entre-deux-guerres, le populisme s’incarna dans un courant littéraire théorisé par Léon Lemonnier mettant en exergue l’intérêt sociologique et la beauté artistique des mœurs du peuple. Il y a donc dans le populisme concours des deux acceptions possibles du terme peuple : l’une sociale (les catégories populaires), l’autre culturelle (le peuple en tant que corps social).
Parce qu’il n’est pas un régime défini ni une idéologie globale, mais le (...)
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