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Au Théâtre des Champs Élysées est née le mois dernier une nouvelle primadonna : Vannina Santoni.
Quel privilège d’assister à la naissance d’une primadonna. Vannina Santoni a magnifiquement réussi ses débuts dans le chef-d’oeuvre de Verdi le mois dernier au Théâtre des Champs-Elysées. Éclatante en robe rouge de bal, la jeune soprano française a fait preuve d’une rare maturité dans l’un des rôles mythiques du mélodrame.
Il faut trois voix pour apprivoiser Violetta : la voix frivole de la demi-mondaine à la vitalité débridée, la voix ardente de l’amoureuse immolée par l’hypocrisie bien-pensante, la voix spectrale de la mourante condamnée par la maladie. Vannina maîtrise déjà toutes les trois, hormis une retenue parfois excessive dans les aigus. Son vibrato soutenu et pudique révèle plus de remords que de violence. Ses pianissimi sur un fil de voix donnent des frissons.
Sa palette expressive se trouve exaltée par la silhouette grêle et le timbre acidulé de l’orchestre jouant sur instruments anciens et dirigé par Jérémie Rhorer.
Soutenue par une distribution d’envergure, la protagoniste doit ce triomphe aussi à la direction magistrale de Deborah Warner, grande dame du théâtre britannique. Dès le lever de rideau, la destinée inéluctable de Violetta est évoquée par son alter ego en blouse blanche d’hôpital errant sur scène, sorte de fantôme qui hante ses coquetteries mondaines et ses élans amoureux jusqu’à s’identifier avec elle au moment de son agonie.
Le naturel de l’exclamation finale est hors du commun et mérite l’interminable ovation qui a consacré la diva.