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Berlioz, ou la nostalgie de la Foi

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Publié le

18 janvier 2019

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La Philharmonie de Paris a consacré le deuxième week-end de janvier aux 150 ans de la mort d’Hector Berlioz. L’événement a eu son moment central le samedi soir, avec une superbe version de concert de l’Enfance du Christ, oeuvre sacrée parmi les plus immortelles du compositeur. 

 

A la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, Douglas Boyd a distillé la musicalité archaïque et douce que Berlioz dut puiser dans les abîmes de son être blessé par l’indifférence de ses contemporains. Comment expliquer sinon la veine spirituelle si palpitante pour un intellectuel qui se tint toujours à distance de ce Dieu catholique l’ayant bercé enfant ?

 

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Boyd met en valeur toutes les nuances de la partition, de l’intimité élégiaque à l’explosivité dramatique. Il nous dévoile la façon inédite dont Berlioz y exprime sa sensibilité poétique, ramenant le grand équipement de la fresque symphonique à une palette essentielle, pour relier une suite de courtes scènes à peine esquissées comme dans un livre illustré pour enfants. L’absence de décor théâtral est largement compensée par la crédibilité et la tension dramatique des solistes, parmi lesquels c’est surtout la basse Jean Teitgen qui séduit par son autorité vocale.

 

 

Le Coeur de la Radio flamande, rayonnant et homogène, semble insinuer une nostalgie secrète et nous demander si le compositeur agnostique ne cache pas là un souvenir du mysticisme naïf de son jeune âge. Nostalgie peut-être de ces choeurs religieux qui avaient éveillé la vocation musicale dans son esprit d’enfant hypersensible ? Le sublime finale serait alors le miraculeux sommet de sa quête esthétique et spirituelle, lorsque les quarante voix a cappella s’éteignent graduellement en un silence intemporel comme les doutes d’une âme touchée par la grâce.

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