Il fut « le Français par excellence » (Voltaire), « le Dieu de la conversation » (Sainte-Beuve), « l’homme le plus admirablement doué du dix-huitième siècle » (Barbey d’Aurevilly). Il fut l’astre qui illumina les salons parisiens comme Louis XIV à Versailles ; le sommet de distinction qui joignit l’art de la conversation à celui des bonnes manières, la maîtrise de la langue à celle de la pensée, la force du jugement à celle de la concision ; le causeur de génie qui piquait le monde de ses flèches trempées d’humour, de grâce ou d’ironie. En ce tumultueux siècle, Antoine de Rivarol, petit-fils d’immigré piémontais et fils d’aubergiste à la particule usurpée, promis à la prêtrise en Avignon mais monté à Paris dès sa vingt-troisième année, architecte de son ascension sociale à la seule force de son intelligence, vainqueur en 1784 du prix de Berlin pour son Discours sur l’universalité de la langue française qui démontrait sa supériorité (pour son ordre et sa clarté) sur toutes les autres langues, et qui rendait par-là hommage à cette arme dont la parfaite maîtrise avait fait sa renommée, Antoine de Rivarol, disait-on, était promis aux gloires de ce monde. [...]
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