Au Grand Palais s’expose un mystère des temps modernes, le robot, présenté au meilleur de son drame : quand cette créature fait face à la création. Du gadget au vertige.
Ryoji Ikeda représente depuis vingt ans les flux numériques qui nous entourent. Données qui s’échangent, caméras automatiques qui enregistrent, mémoires qui se chargent, se dupliquent, se vident, coordonnées sans cesse mises à jour, dématérialisation constante des échanges, il manifeste cette numérisation du monde par des installations monumentales où le spectateur est plongé dans la contemplation de ce qui ne peut être que les vertigineuses ruminations d’un cerveau mécanique, enregistrant le monde, établissant des liens, reconnaissant des formes, imaginant un ordre, appréhendant la réalité selon une logique qui lui est propre. Data. tron [WUXGA version], conçu en 2011, se regarde comme on lit des descriptions fabuleuses de William Gibson décrivant, en transe, les pensées des ordinateurs.
Les faux cerveaux robotiques de Ryoji Ikeda (car ses œuvres ne sont que de gigantesques collages d’images et de séquences vidéo, des bouts de code, une projection sur écran de calculs aléatoires soigneusement rythmés par l’auteur) sont très convaincants. On sent à quel point ces technologies nous (…)
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