Bas du boulevard Voltaire, mardi 28 mars vers seize heures vingt. La tête du cortège partie de la place de la République à quatorze heures a déjà atteint Nation, et je le rejoins à peine. Je dois y retrouver mon stagiaire Wandrille de Guerpel qui couvre les événements depuis le début de l’après- midi, jusqu’ici singulièrement calme. Alors que j’arrive là où il est censé être, une caméra dont le micro arbore une bonnette C dans l’air s’écrase à mes pieds, fracassée au sol par un coup de poing. Le journaliste qui la tenait tente de contenir la rage de sa demi-douzaine d’agresseurs masqués. Son collègue, qui s’offusque de cette attaque et tente de le protéger, est violemment bousculé par la bande en sweats noirs dont tous les individus sont masqués. C’est déjà fini, et je retrouve enfin Wandrille, qui était à une dizaine de mètres. Il m’annonce qu’il vient de filmer une agression de journalistes. Je lui explique que j’étais à un mètre des faits. Je ne prends même pas la peine de vérifier le contenu de sa vidéo. Premièrement parce que je fais confiance à ses talents de vidéaste, deuxièmement parce qu’il ne peut avoir filmé que l’agression que j’ai vue. Wandrille envoie donc son petit film à Juliette Briens, notre directrice de la communication, qui le tweete en indiquant que les personnes « violemment agressées » sont des journalistes de l’émission phare de France 5. [...]
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