Chacun pourra constater que notre société ne cesse d’ausculter ses maux et que parmi ceux-ci les phobies semblent en pleine expansion. Ce terme est de plus en plus utilisé comme suffixe : à la xénophobie déjà bien installée dans le vocabulaire se sont adjointes ces dernières années l’homophobie, l’islamophobie, la christianophobie, la technophobie, l’europhobie, la gérontophobie etc.
A chaque fois, le mot phobie apporte une connotation négative à l’attitude ainsi dénommée et pour cause : dans le sens médical une phobie est une peur excessive et irrationnelle dont la personne souffre elle-même. Ainsi de l’agoraphobie ou bien de l’arachnophobie. Identifiée à une pathologie, la phobie s’identifie donc en opposition avec la santé. Lorsque l’on passe du champ médical au champ social et intellectuel, la phobie est opposée à la normalité, c’est-à-dire à ce qui apparaît comme le standard de ce qu’il faut penser et faire. Or ce passage est-il pertinent ?
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