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Éditorial d’Arthur de Watrigant : Le style en moins

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Publié le

3 octobre 2024

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« Il y aura toujours des experts pour se tortiller le cerveau, le Dalloz dans la main et la déclaration des Droits de l’homme dans l’autre pour justifier l’horreur et causer pédagogie. » Éditorial du numéro 79.
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À l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, le gouvernement Barnier est toujours en place. Le pire gouvernement de droite depuis Vercingétorix, paraît-il, mais version bottes noires et braies Hugo Boss. L’actualité politique virevolte plus vite qu’un Chinois sur un cheval d’arçons. Sait-on jamais, à l’heure où vous nous lirez, notre ministre de l’Éducation nationale sera déjà de retour à Singapour pour donner des cours de popote et Emmanuel Macron volera dans son Airbus présidentiel au bras d’une actrice iranienne tout en se demandant avec quel article de notre Constitution il pourrait à nouveau emmerder ces ploucs de Gaulois réfractaires.

Il y aura toujours une réalisatrice qui vit à New York pour dégueuler sur pellicule son bréviaire du vivre-ensemble et un garde des Sceaux pour affirmer que la justice n’est pas laxiste

Faut reconnaître que la macronie nous a encore dégotté quelques perles. Les passations de pouvoir furent un grand moment de clownerie. Et que je te parle de ma maman, de ma tata et de mon labrador. Ce fut beau et profond comme des remerciements à une cérémonie des César. À leur décharge, il eut été périlleux de parler du bilan. L’ardoise est salée et la compta encore plus négative que le QI Louis Boyard. Sauf pour Antoine Armand notre ministre de l’Économie. « Je mesure la chance d’hériter d’un tel bilan », a-t-il déclaré devant Bruno Le Maire qui n’en demandait pas tant. À chaque gouvernement, il faut sa Oudéa-Castéra. C’est tombé sur Armand. Pas avare en connerie, le bougre pour sa première sortie médiatique a ressorti de sa poche son arc républicain : « Ma porte restera toujours ouverte, même pour un insoumis mais pas pour le RN. » Autant titiller les roustons du bourreau une fois la tête sur le billot.

L’avenir se révèle bien incertain. Le premier tocard venu s’imagine président en 2027, ça discutaille des maroquins comme des marchands de tapis et pendant ce temps-là, trois sœurs, deux frères et leur parent pleurent l’assassinat immonde de la jeune Philippine retrouvée dans ce coupe-gorge du Bois de Boulogne. Elle était jeune, catholique, « rayonnante, vive et intelligente » nous a-t-on raconté. Le Mal nous rappelle bien trop souvent son existence ici-bas et notre petitesse devant le Mystère, bien aidé par la lâcheté de nos politiques et l’irresponsabilité meurtrière de quelques magistrats. Il y aura toujours des experts pour se tortiller le cerveau, le Dalloz dans la main et la déclaration des Droits de l’homme dans l’autre pour justifier l’horreur et causer « pédagogie ». Il y aura toujours une réalisatrice qui vit à New York pour dégueuler sur pellicule son bréviaire du vivre-ensemble et un garde des Sceaux pour affirmer que la justice n’est pas laxiste. Si justice il y a, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti devraient être traduits devant la Cour de Justice de la République. Quand nos larmes cesseront de couler et nos prières ne seront plus murmurées, alors il sera trop tard.

Alors nous avons réuni Pierre Manent et Marcel Gauchet pour tenter de nous éclairer. Le constat est unanime : la France est dans une impasse. Le régime ne peut plus fonctionner et la porte de sortie est fermée à double tour. En revanche, la doxa progressiste, elle, tourne à plein régime. Nos fonctionnaires de conscience rivalisent de créativité : « réactionnaires », « obscurantistes », « homophobes », « transphobes » et toute la litanie habituelle, pour punir les convictions, celles de Retailleau, Genevard, Hetzel et Garnier, tous entrés au gouvernement. À la différence d’un Darmanin ou d’une Vautrin, eux, n’ont pas (encore ?) renié et résistent encore au lobby LGBT.

Lire aussi : Philippine : Les larmes et la rage

Le triste avenir leur a donné raison : le mariage dit pour tous ne fut en rien une extension de droits mais une modification radicale du sens de cette institution sociale ouvrant grandes les portes à la traite d’êtres humains. Quant à la fameuse loi contre les thérapies de conversion, bien évidemment il ne fut jamais question de continuer à autoriser de brancher des électrodes aux homosexuels dans l’espoir de voir popol se cabrer à la vue d’une femme, mais de s’opposer à l’entrée sournoise de l’identité de genre dans le droit ; jusqu’à condamner des médecins ou des parents qui refuseraient de shooter aux hormones un mineur à sa demande.

Les progressistes le savent pertinemment mais sont prêts à tout, des mensonges à la violence, contre quiconque s’opposerait à leur marche infernale. Ils détestent tellement le monde qu’ils s’imaginent sculpteurs de glaise, des démiurges obsédés par le ré-engendrement. On appelle ça des fascistes, le style en moins.


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