Artiste de jazz très en vue et multi-primée, Ellinoa (pseudonyme de Camille Durand) enchaîne initiatives et collaborations, de l’orchestre national de jazz de Frédérique Maurin où elle assume le double statut de vocaliste et de compositrice, jusqu’à ses nombreuses formations. En attendant Ville Totale, la nouvelle création en 3D sonore de son Wanderlust Orchestra au format XXL, voici The Ballad of Ophelia, un album intimiste enrichi d’un quartet à cordes et proposant onze ballades qui alternent sonorités électriques et acoustiques tout en véhiculant des réminiscences de Debussy, Stravinsky ou Björk pour récapituler le parcours intérieur d’Ophélie, l’amoureuse éperdue et suicidée d’Hamlet. Cette réappropriation libre et contemporaine du personnage de Shakespeare révèle un nouvel aspect d’une personnalité solaire, Ellinoa ouvrant cette fois une autre voie dans l’eau, l’abandon, la glace et la nuit. Et il faut le reconnaître : le noir lui sied à ravir.
Ce quartet est une surprise, on ne vous connaissait pas dans ce registre et même la manière de poser votre voix a beaucoup évolué…
Jusqu’à présent, en tant que vocaliste, j’utilisais ma voix comme un instrument. La manière de chanter était différente de celle d’un chanteur traditionnel. Chanter, l’assumer, affronter de plus grands enjeux : dans un premier temps, ce fut abrupt ! Je venais de mon big bang très jazz contemporain à grosse section rythmique, le Wanderlust Orchestra, et j’avais envie d’un petit format épuré rythmiquement. Par défi, j’envisageais un univers plus folk pop, avec une importance primordiale donnée aux textes et à la narration. [...]
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