Eric Kaufmann est né à Hong-Kong, d’une mère mi-chinoise mi-costaricaine et d’un père canadien, il a vécu au Japon sept ans puis au Canada vingt ans avant d’épouser une Canadienne de parents anglais et de fonder une famille au Royaume-Uni. Faut-il s’étonner que ses recherches portent sur l’identité, les migrations, le nationalisme?
Quand on l’interroge sur ses appartenances: « Pour certains, ma mère n’est pas juive donc je ne suis pas juif. Pour d’autres, le fait que mon père soit juif me relie à ce groupe. Je pense qu’on me considère blanc. D’aucuns diront qu’est blanc celui dont les quatre grands-parents le sont. Il n’y a pas de définition officielle. Dans les recensements anglo-saxons, c’est déclaratif. Parmi les hispano-américains, 60 % cochent la case “blanc” plutôt que “métisse”; les métisses blanc/asiatiques ont tendance à cocher “blanc”; les métisses blanc/noir plutôt la case “noir” ».
Son livre White Shift, succès dans l’anglosphère, vient de paraître en français (La Révolution démographique. Populismes, migrations et identités, JC Lattès). Il analyse le déclin de la majorité blanche en Occident et la surdité des élites face aux inquiétudes que suscitent ces mutations: « Parler de l’avenir d’un groupe ethnique met aujourd’hui mal à l’aise, un peu comme parler de sexualité dans l’Angleterre victorienne ». L’essai, riche en données chiffrées et rappels historiques, permet de prendre de la hauteur sur les questions qui fâchent. On y suit la progression de l’idéologie multiculturaliste, son tour moraliste et sa détermination à changer les esprits et les lois pour imposer la diversité. [...]
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