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Grégor Puppinck : « La CEDH verse dans le militantisme idéologique »

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Publié le

3 novembre 2021

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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) traverse actuellement une période de troubles. En cause, un rapport du Centre européen pour la loi et la justice (ECLJ) de 2020 qui a mis en lumière les nombreux conflits d’intérêts entre des magistrats de la cour et certaines ONG, en grande partie liées à Georges Soros. Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, revient pour l’Incorrect sur les révélations du rapport et ses conséquences pratiques au niveau européen.
gregorpuppinck

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) était depuis plusieurs années au centre de conflits d’intérêts, puisque certains des juges qui la composent étaient issus d’ONG. Que s’est-il très concrètement passé ?

La CEDH est composée de juges qui sont nommés par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur recommandation des gouvernements. Les membres de la CEDH doivent avoir une formation juridique mais n’ont pas forcément exercé dans la magistrature. Le fait est qu’une bonne proportion de ces gens-là est issue d’ONG ou de fondations, et en particulier celles de Georges Soros. Il y a une présence massive parmi les juges de Strasbourg de collaborateurs ou de responsables, militants, activistes de ce type de fondation, et forcément cela pose plusieurs problèmes.

D’une part, ces organisations ont une vision politique et militante des droits de l’homme, et elles appliquent leurs idéologies notamment grâce aux juges avec lesquels elles ont eu des rapports avant qu’ils ne deviennent magistrats. D’autre part, ces groupes agissent aussi à la Cour comme requérant ou comme avocat de requérant : nous avons ainsi constaté que, bien souvent, ces juges ont été saisis d’affaires introduites par leurs anciennes organisations. Entre 2009 et 2019, nous avons constaté pas moins de 88 cas de ce genre.

La conception du libéralisme inclusif, communautariste et multiculturel que l’on trouve à la Cour est digne de l’héritage idéologique de Soros

On remarque aussi de nombreux conflits d’intérêts indirects, par exemple lorsqu’un juge issu de l’Open Society juge une affaire introduite par une ONG financée par la société de Soros. Il y a encore un problème plus profond, qui s’apparente à une forme de symbiose fonctionnelle et idéologique entre l’institution elle-même et ces grandes fondations, puisqu’elles en arrivent à partager une même vision très militante des droits de l’homme. C’est ce qui explique que la CEDH verse dans le militantisme idéologique depuis plusieurs années.

L’influence de Georges Soros était notable à la Cour, puisqu’au moins douze juges officiant à Strasbourg avaient été des dirigeants ou des salariés de l’Open Society. Cette mainmise sur la justice européenne s’est-elle traduite par des décisions partiales ?

Oui, évidemment. Je pense actuellement à la polémique sur le hijab, qui est typique de l’idéologie de Soros. On se rend compte que la conception du libéralisme inclusif, communautariste et multiculturel que l’on trouve à la Cour est digne de l’héritage idéologique du milliardaire. De fait, à la CEDH, on ressent cette influence sur toutes les questions relatives à la liberté d’expression, au blasphème, à l’islam ou aux réfugiés. Il règne une espèce de consensus de la part de toutes les instances. Je pense que le cas de la Pologne est assez représentatif de cette situation : en prônant une gouvernance nationale, les Polonais ont déclenché la colère des institutions puisque ce pays conservateur ne se plie pas au progressisme supranational de la Cour. [...]

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