En quoi la célébration du cessez-le-feu en Algérie est-elle problématique ?
En soi, que dans de nombreuses familles françaises dites jadis « métropolitaines », cette date soit évocatrice d’un grand soulagement – celui de savoir que son fils, appelé, pourrait enfin échapper au danger de tomber dans le djebel – on peut bien entendu le comprendre. C’est parfaitement humain. En revanche, que pour beaucoup de Français, elle soit celle qui marque le début de la « paix en Algérie », comme l’a toujours soutenu une fraction importante de la gauche, voilà qui est historiquement faux et humainement inadmissible. Qu’il y ait aujourd’hui dans le France tant de rues du 11 novembre 1918 ou du 8 mai 1945 semble bien légitime, mais que l’on compte aujourd’hui plus de mille rues du 19 mars 1962, voilà qui est incompréhensible, sinon choquant. Encenser cette date est une imposture.
Pourquoi ?
On ne célèbre pas une défaite ! Cela peut sembler évident de prime abord, mais manifestement pas tant que cela. Ceux qui, par un tour de passepasse sémantique, expliquent que le 19 mars, c’est la paix en Algérie, sont des manipulateurs. Cette date revêt pour eux une dimension idéologique très favorable : elle marque à n’en pas douter une victoire dans la bataille anti-impérialiste, anticolonialiste, engagée notamment par le mouvement communiste international dès l’entre-deux-guerres. Très habilement, ils ont réussi à l’imposer comme telle à l’opinion publique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si au premier rang du combat engagé pour imposer cette date dans l’odonymie nationale, on trouve les bataillons de la FNACA, fédération d’anciens combattants longtemps très proche du Parti communiste. [...]
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