Docteur en science politique et agrégée de philosophie, Camille Dejardin est dans son John Stuart Mill, libéral utopique d’une grande clarté conceptuelle qui permet de redécouvrir un grand penseur que sa vie hors norme, son intelligence exceptionnelle et sa grande capacité d’échange avec ses pairs ont conduit à aborder à peu près tous les sujets : liberté, religion, démocratie, limites à l’action humaine, ou encore émancipation des femmes. Comme le dit l’auteur, « son génie est d’avoir su allier la modernité d’une conception globalement matérialiste, agnostique et pragmatique, s’émancipant des traditions tout en demeurant ouverte à une pluralité de métaphysiques, avec une exigence de transcendance ».
Ce qui frappe, c’est que Mill garde toujours à l’esprit la vue d’ensemble sans jamais perdre ni le goût des détails, ni le sens de la nuance. Un vrai penseur du réel. Ses réflexions sur la place de l’éducation et de l’excellence dans le perfectionnement constant de l’humanité mènent au concept d’aristo-démocratie. Mill avait également conceptualisé une « religion de l’humanité », sans perspective surnaturelle de vie future (ce qui au passage montre à quel point il n’est pas utilitariste), mais soudant les humains vers un même idéal. [...]
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