Si vous êtes intéressé par la pointe des débats féministes, ce livre est fait pour vous. Rassemblant plusieurs essais traitant des agressions, de la pornographie, du « droit au sexe » ou de la prostitution, Amia Srinivasan applique et radicalise la logique woke sur toutes les thématiques sexuelles. C’est que le sexe est politique, qu’il faut donc ôter les masques légaux-rationnels (choix, consentement, présomption d’innocence) pour inspecter ce qui se joue réellement dans nos draps, à savoir – pour elle – l’hétéronormativité, le racisme, le classisme, le validisme, patati patata. Sa thèse : la désirabilité est un pur construit politique, actuellement néfaste car d’essence patriarcale et blanche. Dans les débats féministes qui opposent libérales et moralistes (pro-porno vs anti-porno, etc), elle prône donc le dépassement : l’émancipation réelle ne sera atteinte qu’après l’« empouvoirement » des femmes et la « transfiguration des désirs », c’est-à-dire la mise à bas de la nature et de ses fondamentaux, de la culture et de ses préjugés. En clair, quoiqu’elle ne s’en rende pas compte, la voilà plus libérale que les libéraux, car c’est bien un choix véritablement éclairé qu’elle revendique – à condition qu’il soit possible d’être libre en étant nu et mû par ses sens, ce dont on doute fort. [...]
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